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Résumé
Chrétiens penseurs du social Après le Concile après « 68 » (1968-1988) On connaît l'enseignement social de l'Église, c'est-à-dire du pape, des évêques, du Concile. Il existe, à côté de cet enseignement, tout un travail, une réflexion, des recherches menées par des penseurs indépendants qui d'ailleurs, souvent, alimentent la pensée officielle, la provoquent, la rénovent. Ceux-là sont méconnus, ou trop vite oubliés. Après avoir étudié la génération des années trente (Maritain, Lubac, Mounier), puissante et rénovatrice - une source toujours féconde et stimulante pour nous aujourd'hui -, après s'être attaché à la période de reconstruction de l'après-guerre et de la préparation du Concile, durant laquelle les chrétiens furent très impliqués dans les questions sociales - sous la double influence du message évangélique et de la confrontation au marxisme -, Jean-Yves Calvez s'intéresse aux vingt années qui suivirent le Concile, qui suivirent la révolte sociale de 68, et aux questions qui agitèrent la société et l'Église d'alors, en France - de R. Coste à P. Valadier en passant par M.-D. Chenu et C. Geffré -, mais aussi dans le reste de l'Europe et en Amérique - avec K. Rahner, R. Buttiglione ou M. Novak et les théologiens de la libération. Dans ce tour d'horizon d'une période bouillonnante, d'une période contrastée où le christianisme est aux prises avec la société, on observera, à terme, un déplacement dans les préoccupations des penseurs chrétiens du social : beaucoup de forces ont été consacrées à la relation entre la promotion, ou libération, humaine et le salut chrétien, ainsi qu'au rapport entre la foi et la politique.