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Résumé
Comment résumer l'exceptionnel et foisonnant destin intellectuel et politique de Léopold Sédar Senghor ? Profondément attaché à ses racines sénégalaises, celles de son « Royaume d'Enfance », tout en étant formé à l'« école des Blancs » lorsqu'il étudie à Paris où il se lie d'amitié avec Georges Pompidou, Senghor ne cesse, durant sa longue vie (1906-2001), de jeter des ponts entre les deux continents dont les cultures le nourrissent et le déchirent. Premier agrégé africain, inventeur avec Aimé Césaire de la « négritude » - qu'il érigera en arme au moment d'exhorter les peuples d'Afrique à l'émancipation -, soldat français et prisonnier de guerre, député et ministre de la IVe République, il est aussi l'artisan de l'indépendance du Sénégal et son premier président en 1960. « Mes poèmes, c'est là l'essentiel », aimait répéter Senghor. Vivant l'Europe en Africain, interrogeant l'Afrique à la lumière de l'Occident, il trouve dans la poésie le moyen d'affirmer son identité et d'exalter les vertus du métissage culturel dans sa langue de prédilection, le français, dont il devient un chantre inlassable au nom de la francophonie. Son oeuvre poétique et sa foisonnante production d'essayiste lui ouvrent d'ailleurs les portes de l'Académie française, où il est le premier écrivain noir à siéger dès 1984. Le poète-président est aussi soucieux d'ancrer la démocratie au Sénégal. Ainsi, en quittant librement le pouvoir en 1980 - geste inédit sur le continent africain -, il adopte une attitude exemplaire et laisse à son pays un héritage politique aussi rare que précieux : le pluralisme, l'alternance du pouvoir, la préservation de l'unité nationale. D'une plume alerte, Jean-Pierre Langellier restitue avec justesse la vie prodigieuse, débordante d'écrits et de paroles, de rencontres et d'actions d'un homme d'exception qui contribua, plus qu'aucun autre, à réhabiliter l'histoire et la culture de l'Afrique.