Le secret de la maison des ancêtres : essai sur la conception traditionnelle chinoise de la formation de la personne

La conception d'un nouvel être, sa gestation, sa naissance, les premières acquisitions de la petite enfance représentent autant de phases fondatrices de son terrain subtil et de son devenir. Chacune de ces « mises en route » continue d'agir, selon ses lois propres, à travers l'individualité et la personnalité de l'adulte. C'est dans cette direction que les sciences humaines ont orienté leurs recherches, depuis l'aube du XXe siècle. Dans la Chine antique, et sans doute dans plusieurs autres sociétés traditionnelles, chacune de ces phases porte un nom qui la réfère non seulement à une période privilégiée du développement de l'individu, mais à un lieu charnière de son espace vécu, associé à des fonctions et à des structures du corps autant que du psychisme. Ce corps à la venue duquel ont participé d'innombrables lignées paternelles et maternelles devient « La Maison des Ancêtres », un ensemble vertigineux de données à la fois logiquement corrélées, arbitraires et surtout incontournables... Mais cette maison familiale a un « secret » associé au mystère même du nouvel être qui en réactualise les aspects. Ce secret s'exprime indirectement par les circonstances spécifiques de la conception, de la gestation, de la naissance... il s'exercera à travers un certain regard, une qualité d'écoute, ce qui rend chacun témoin de lui-même, et du monde qui l'accueille à travers les aléas mêmes de sa propre histoire. Il ne faudra donc pas s'étonner que dans une telle entreprise nous proposions à la fois un exposé commenté des textes chinois médicaux et philosophiques qui placent le cadre de notre questionnement, des informations médicales récentes sur le développement foetal ou la naissance, des extraits tirés des philosophes, des psychologues et de chercheurs occidentaux dont les propositions, à un degré ou à un autre, s'allient à notre propos, ou le modulent en termes contemporains. Dans cette tentative nous avons donné la priorité à cet « arbre organisateur » qu'offre « l'Energétique Chinoise ». Echappant aux catégories spiritualiste ou matérialiste, sa démarche est à la fois subtile et pratique. L'énergétique ne nous propose pas de nouvelles connaissances au sens contemporain et encore moins de nouvelles croyances. Elle peut cependant nous apprendre à regarder et à gérer différemment ce que nous sentons et savons déjà, mais selon d'autres conventions.