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Résumé
Les morts qu'a vus Elie Kagan à Nanterre n'ont, pendant longtemps, pas existé officiellement. Mais ses photos ont été comme une brèche, à partir de laquelle la vérité a pu faire son chemin. Ces photos sont demeurées jusqu'à aujourd'hui un témoignage capital de cet épisode tragique de l'histoire de la France et de l'Algérie, épisode longtemps occulté dont Jean-Luc Einaudi, l'auteur de La Bataille de Paris et de Octobre 61 est l'historien. A la suite de la donation intervenue après le décès du photographe en 1999, les photographies d'Elie Kagan sont conservées à la BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine), localisée sur deux lieux, la Bibliothèque de recherche sur le campus de l'université Paris-X à Nanterre et son musée d'Histoire contemporaine dans l'hôtel national des Invalides. Cet ouvrage comprend l'intégralité des photographies du 17 octobre 1961 réalisées par Elie Kagan, accompagnées d'un texte introductif inédit de Jean-Luc Einaudi, d'un "texte libre" issu des archives personnelles du photographe et d'éléments d'informations sur Elie Kagan. Il y a quarante ans, le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pacifiquement dans les rues de Paris étaient sauvagement assassinés par la police française sous les ordres de Maurice Papon. Les victimes sont aujourd'hui estimées à près de deux cents. Un photographe était présent. Dans les collections de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) à Nanterre qui conserve le fonds photographique et les archives professionnelles d'Elie Kagan (1928-1999), on peut lire ces lignes écrites par le photographe pour un autre anniversaire en 1981 : "La Fédération de France du FLN avait appelé ce jour-là les Algériens de Paris et de la région parisienne à manifester pacifiquement dans les rues de Paris pour protester contre le couvre-feu raciste décrété par le préfet de police Maurice Papon, Roger Frey étant ministre de l'Intérieur. Cette manifestation pacifique venue de toute la banlieue parisienne fut brutalement chargée par la police. C'était il y a vingt ans dans l'indifférence la plus totale de la population française. Pour moi qui ai été le seul reporter à photographier ces événements, un peu partout dans Paris, métro Concorde, Solférino, rue des Pâquerettes à Nanterre, l'homme que je suis a ressenti ces brutalités d'un côté et l'indifférence de l'autre comme un affront et m'a rappelé le 16 juillet 42."