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2 éditions

L'Europe au XIXe siècle : des nations aux nationalismes (1815-1915)

Armand Colin, 1996
Grand Format

Jean-Claude Caron, Michel Vernus

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Résumé

Europe : ce mot fait partie de notre vocabulaire quotidien, mais la construction -difficile- d'un espace politique, économique, social et culturel européen n'est pas une idée neuve. Déjà au XIXe siècle, des penseurs français, allemands, italiens avaient envisagé la constitution d'Etats-Unis d'Europe. L'idée, à la fois utopique et visionnaire, se heurta d'abord à la force de la nation comme modèle politique pour de nombreux peuples européens. De 1815 à 1871, l'Europe des nations domine la vie politique du temps : du congrès de Vienne et de la Sainte-Alliance à l'achèvement de l'unité italienne et allemande, des peuples aspirent, au nom de la question des nationalités, à former des nations érigées en Etats (Grèce, Serbie, Belgique, Roumanie...), sous l'œil bienveillant ou hostile des grandes puissances (France, Grande-Bretagne, Autriche, Russie). Tout en dressant le portrait de ces puissances et des régions particulièrement concernées par la question des nationalités (Europe centrale, Balkans), cet ouvrage retrace la naissance de l'Allemagne et de l'Italie ; il s'intéresse aux grands mouvements culturels européens -comme le romantisme- et montre l'essor économique parallèle de l'Europe. Il analyse ensuite plus particulièrement l'Europe des nationalismes de 1871 à 1914, comment, durant ce demi-siècle, se nouèrent en Europe les fils des tensions régionales, économiques, culturelles, militaires (naissance de la Triple-Entente et de la Triple-Alliance), qui devaient aboutir à l'explosion de 1914. L'accent est mis sur les mouvements d'idées, sur l'émergence simultanée de courants socialistes pacifistes et internationalistes et de courants nationalistes bellicistes et antisémites. L'Europe domine le monde, mais cette domination externe, abordée par l'étude de la colonisation, s'accompagne de déchirements internes. De la Bosnie-Herzégovine à l'Alsace-Lorraine, des luttes d'influence entre l'Autriche-Hongrie et la Russie dans les Balkans à la sourde et persistante tension franco-allemande, sans oublier la rivalité anglo-germanique pour le contrôle des mers, de multiples facteurs expliquent comment, dès 1910, l'Europe s'engage sur la voie de la «marche à la guette», malgré les efforts d'un Jean Jaurès ou d'un Karl Liebknecht.

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