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Résumé
Salan contre le Viêt-minh Pays Thaï et Laos, 1952-1953 Retour sur une campagne oubliée de la guerre d'Indochine qui a favorisé le rejet par les Thaïs et les Laotiens de la domination vietnamienne et a mis en lumière les insuffisances de l'armée française dans la péninsule. En octobre 1952 l'armée viêt-minh, conseillée par les Chinois, attaque la frontière entre le Tonkin et le Pays Thaï, s'empare de quelques postes français et fonce sur le Laos, sans que les mouvements de troupes aient été repérés par les Français. Sous le commandement en chef du général Salan, la guerre change de dimension : le conflit, centré sur le delta du fleuve Rouge, au nord de la péninsule, devient une offensive visant le Mékong et le Sud. Il ne cessera qu'en 1954, avec la fin des combats. Salan ignorait les projets stratégiques de Giap : bloquer les Français dans le delta pour conduire l'offensive principale, au cours de l'hiver 1952-1953, dans les régions montagneuses du Nord-Ouest, utiliser la « résistance laotienne » des Lao Issara, favorables au Viêt-minh, pour concentrer des renforts venant d'autres régions. Il fallait profiter de l'approche de la saison sèche, de l'incapacité des Français à lancer une grande opération pour libérer une partie de ce territoire et favoriser la révolution laotienne. Outre le Pays Thaï, c'est bien le Laos qui était ciblé. Cette campagne qui dure moins d'une année (entre 1952 et 1953) n'aura pas d'effet sur l'issue de la guerre d'Indochine. De nos jours, elle est presque oubliée, masquée par la bataille de Dien Bien Phu. Elle a pourtant cristallisé le rejet par les Thaïs et les Laotiens de la domination vietnamienne et communiste, et mis en lumière à la fois les insuffisances matérielles de l'armée en Indochine et la qualité des intuitions stratégiques du commandement. Il en reste le souvenir de la victoire tactique de Na San.