Urbi, orbi, etc. : le latin est partout !
Jacques Gaillard
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Résumé
Fluctuat, nec mergitur ! On le croirait confiné dans nos collèges et nos lycées, il court sur les façades de nos monuments, il épice la langue de bois (qui peut résister à la tentation d'un mutatis mutandis bien placé ?), il surgit là où ne l'attend pas, fût-ce par la porte exit. Il baptise Vivendi, il s'embusque dans l'autobus, et même la reine d'Angleterre a notoirement subi son annus horribilis, aussi latin qu'un coitus interruptus. Il héroïse Terminator, ensoleille le programme Apollo, crée un alias sur votre écran d'ordinateur et sanctifie les nuages, les merveilleux nuages - cirrus, nimbus, strato-cumulus - qui font la pluie et le beau temps sous toutes les latitudes. Le latin, que l'on ne cesse d'enterrer, attend toujours son corbillard. C'est la plus vivante des langues mortes. Urbi et orbi, ses miettes nous régalent. On croit l'avoir perdu et il vit parmi nous, discret comme tous les beaux fantômes, in saecula saeculorum, car c'est le grand médium de notre culture. Alors pourquoi sonner le glas ? Les pédants ont souvent teint le latin en gris, il n'est pas mal de lui offrir des pages plutôt roses. Avec le sourire, et cum grano salis.