Love corp

Est-ce que la compatibilité ne passe que par l'analyse objective de qui on est ? Quelle est la place pour l'inconnue et l'imprévu dans la relation amoureuse ? Si de nombreux algorithmes tentent dès aujourd'hui de scanner les personnalités pour proposer des moitiés idéales, la pseudo concordance théorique est très loin de dépasser l'évidence dès qu'elle est devant nos yeux. Et puis il y a ce qui se construit après hein. Car elle est vite soumise au jeu du temps. Et pour ca il faut bien plus qu'une impression d'adéquation pour que ca dure. Dans "Love Corp", et en dehors de la splendeur du crayon de Lilas Cognet, on est plongé dans l'injonction à se trouver. C'est les algos qui dictent la personne adaptée qui ne risque pas de vous laisser. Un petit bracelet au poignet, un scan complet de l'humain qui le porte et vous voila prêt a vibrer dès que la "bonne personne" sera croisée. On suit un certain nombre de personnages qui essayent et approuvent. Comme si le simple fait qu'une "intelligence objective" donne son avis suffise a clôturer tout débat. Alors il y a bien quelques réticents, mais c'est parce qu'ils sont seuls et aigris 🙂. J. Personne nous entraine dans une réflexion sur la connaissance de soi face à l'injonction sociale. Sur l'inattendu face au programmé. Sur la promesse de stabilité face à celle de se sentir en vie. C'est bien ficelé, dans les dialogues et la démonstration attendue que l'amour ne peut se programmer. N'en déplaise à tous les start-up chamaniques. Quand au dessin… quelle claque de couleur et de forme. C'est sublime ! Est-ce si important de définir ce qui nous fait aimer l'autre ? Est-ce qu'il y a vraiment des points objectifs qui justifient ca ? Chacun son avis, mais le c'est bien le partage dans tout, avec ce qui crée nos émotions non numériques que l'on se rend compte où est notre place. Et lorsque c'est évident, pas besoin d'un bracelet magique pour s'en rendre compte.