Avoir le courage de ne pas être aimé

Constamment en proie à des frustrations, toujours assaillie par des doutes, j'ai commencé la lecture de ce livre avec méfiance. Petit à petit, ce dialogue entre un philosophe et un jeune homme auquel je me suis totalement identifiée m'a ouvert les yeux. Transcendée. Par sa vérité simple et absolue. Par des astuces de développement personnel évidentes mais difficiles à accepter si l'on est dépendant du regard et de l'approbation des autres au détriment de nous-même. Je viens de fermer cet ouvrage avec l'espoir d'en avoir mémorisé le plus important. Que je sois heureuse ici et maintenant ne dépend que d'une chose: de mon point de vue. De mes sensations élargies au moindre détail satisfaisant de mon environnement. Le lire est une chose, l'implémenter en est une autre. Mais si vous êtes du genre à stresser pour tous les tenants et aboutissants de votre existence qui paraît dénuée de sens...laissez vous porter dans cette lecture enchantée.

Quelle belle collaboration que ce chercheur japonais, cet auteur japonais et le pas assez illustre Adler ! Enfin un livre de développement personnel qui sort des rails de la bonne éducation, de la logique et du bon sens, et qui répond aux questions existentielles que chacun ne manque pas de se poser. Cette initiation à la pensée d'Adler est tout simplement détonante et ne manque pas de faire réfléchir et se remettre en question. À passer entre toutes les mains, afin que chacun trouve sa place !

Le titre ce livre (que j'ai vu partout en tête de gondole) m'a intrigué. Après ma lecture et à tête reposée, il me semble que ce livre n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains. La forme du livre se constitue d'un dialogue entre un jeune homme, malheureux dans sa vie et se posant plein de questions, et un philosophe. Le dialogue va tourner autour des thèses d'Alfred Adler, médecin et psychologue fondateur de la psychologie individuelle. Autrement dit ? Il n'y a ni passé, ni futur, seulement l'ici et maintenant. Jusque là, ce n'est pas spécialement novateur. Ce qui l'est, ce sont les titres de certaines sections qui sont, à mon sens, très culpabilisantes : c'est de ta faute si tu es triste, c'est de ta faute si tu ne t'apprécies pas. Imaginez ce livre dans les mains de qui vous voulez qui souffrirait d'une maladie qu'elle soit physique ou mentale. Bien sûr, les théories vont plus loin que ça. Plus on avance dans la lecture, plus cela "s'explique" et "se justifie". Sauf que cela se complexifie également et que la lecture est de plus en plus difficile si, comme moi, le lecteur n'a pas les bases de cette téléologie. J'ai appris des choses, j'ai réfléchi sur d'autres, mais je ne suis pas convaincue sur ce livre quand je pense aux dégâts qu'il pourrait faire.

Bien plus qu'un livre de recettes miracles ou un énième livre de développement personnel, cette pépite vous pousse dans de profondes réflexions sur votre style de vie voire vous donne l'envie de tout changer. Bien qu'au départ je fus perdue par la manière dont le livre a été écrit et par les nombreux concepts de psychologie énoncés, je me suis rendue compte que je me fourvoyais dans certains aspects de ma vie. Comme la plupart d'entre nous, j'évolue dans une société ancrée sur la psychologie de Freud. Mais au fil des pages, j'ai compris qu'inconsciemment, je pratiquais certains concepts propres à la psychologie adlérienne. Et je dois admettre, que dans ces moments-là, ma vie me paraît beaucoup plus simple parce que j'ai eu le courage de le faire. Alors, je vous le demande : aurez-vous le courage de confronter votre vie à cette psychologie et de changer ? Je vous propose quelques passages pouvant mener à une réflexion : -) L'important, ce n'est pas ce dont on a été doté à la naissance mais l'utilisation que l'ont fait de ce bagage. -) Si ton style de vie n'est pas quelque chose que tu as eu à la naissance, mais quelque chose que tu as choisi toi-meme, alors il doit être possible d'en choisir un tout nouveau. -) Ce n'est que lorsqu'une personne est capable de sentir qu'elle a de la valeur qu'elle peut avoir du courage. -) Le plus grand de tous les mensonges vitaux, c'est de ne pas vivre ici et maintenant. Alors, rejette ce mensonge vital et braque sans crainte un projecteur puissant sur ici et maintenant. -) Le courage d'être heureux englobe aussi le courage de déplaire. -) La vie est comme une suite de moments appelés "maintenant". On ne peut vivre que dans l'instant présent.

Si le fond est un début d’approche de la psychologie adlerienne qui aurait pu être intéressante, la forme « donneur de leçon » est horrible. L’écriture mi trop poussée mi pas assez précise laisse franchement à désirer.