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Résumé
Hélisenne de Crenne, Les Epîtres familières et invectives ; Le Songe Hélisenne de Crenne doit sa notoriété aux Angoisses douloureuses qui procèdent d'amour (1538), vaste roman auquel répondent les deux autres écrits postérieurs publiés ici. Infléchissant les enjeux amoureux du roman dans des directions nouvelles, ces oeuvres se révèlent d'indispensables compléments aux Angoisses et doivent être lus à leur suite, comme nous y invitaient d'ailleurs les Oeuvres de madame Hélisenne, rassemblées dès 1543. Dans les Épîtres, la diversité des destinataires permet à l'épistolière de mettre en scène la confession d'un amour qu'elle avait précédemment condamné ; délaissant cette fonction de porte-parole des valeurs de son milieu, elle fait entendre une voix qui affirme avec force son appartenance au sexe féminin et son droit à l'écriture. Dans le Songe, elle emprunte la forme du récit allégorique pour mettre en scène des dialogues de plus en plus abstraits, qui finissent par assurer à Raison la victoire sur Sensualité. Par cette mise à distance de l'expérience personnelle, le Songe assure une fin satisfaisante - du moins sur le plan des idées - à un questionnement sur l'amour inlassablement repris et modulé d'un texte à l'autre. Professeur au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal et spécialiste de la Renaissance, Jean-Philippe Beaulieu s'intéresse depuis de nombreuses années aux écrivaines de l'Ancien Régime. Il a consacré plusieurs études et éditions critiques à Marguerite de Navarre, Marie de Gournay et Hélisenne de Crenne. Il a édité les Angoisses douloureuses qui procèdent d'amour dans cette même collection (2005).