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Résumé
«En 1978, alors que je travaillais à un petir film consacré à Franz Kafka, je découvris pour la première fois dans son Journal et sa Correspondance, les notes qu'il avait prises sur le cinéma et sur les séances auxquelles il avait assisté. Elles étaient presque cachées dans le reste du texte. Malgré le caractère sporadique de ces apparitions, leur ton excité, passionné et mélancolique indiquait les vives émotions que Kafka ressentait au cinéma. Le fait que ces propos cessent de manière abrupte à la fin 1913 était tout aussi ahurissant. Et je fus encore plus interloqué par le désintérêt dont les spécialistes avaient apparemment fait preuve à l'égard de ces «passages». On savait tout de même depuis longtemps que les notes prises par Kafka se distinguaient par une précision littéralement comptable. Peut-être est-ce le peu de valeur accordée au cinéma comme source qui empêcha tout simplement une observation plus attentive. Au premier regard, la marche à suivre pour prolonger les recherches ne me parut pas trop compliquée. Il suffirait de comparer et de synchroniser les (maigres) indications fournies par Kafka avec les annonces publicitaires parues dans la presse de son époque pour découvrir les films, ou ce qu'il en restait encore. Comme la totalité des visites au cinéma avait eu lieu pendant les «voyages de célibataires» avec Max Brod, il était tout naturel de retourner sur les lieux de certaines de leurs étapes - Munich, Milan, Paris. Mais ce qui avait paru tellement simple au début, se révéla être, au fil des années, une entreprise passablement complexe.»