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Résumé
La littérature fin de siècle n'est pas un mouvement littéraire. Il y a des manifestes décadents, symbolistes, il n'y a pas de manifeste fin de siècle. Cette littérature s'est moins constituée contre l'école naturaliste que contre la philosophie positiviste. Difficile à cerner, infiniment diverse, variant au fil des générations, elle recueille de nombreux héritages et s'ouvre sur la modernité. Fin de siècle et avant siècle à la fois, elle nous apparaît moins aujourd'hui comme une impasse que comme une étape préliminaire à la grande mutation de l'art que nous vivons au XXe siècle. Sans doute faut-il lire dans le pessimisme outrancier qui la caractérise et qui aime s'exprimer sur le mode de la dérision un des signes de notre modernité. On s'efforce dans ce volume de faire ressortir l'aspect novateur d'une littérature qui, malgré ses excès, voit naître des tentatives. nouvelles d'écriture ainsi qu'une exploration neuve de l'imaginaire. Rarement aussi une littérature n'a été à ce point unie aux autres arts - musique, peinture - qui annoncent eux aussi le tournant vers le XXe. Avec ses faiblesses et ses richesses, cette littérature apparaît comme un moment intense de bouillonnement et de recherche. Il était important de montrer l'unité, l'esprit de cette littérature qui déborde les seuls mouvements symboliste et décadent, de respecter son incroyable diversité et de faire sentir que les oeuvres les plus riches de cette période dépassent bien souvent les théories et les clivages entre écoles.