La section Lucky

Durant l’année scolaire 1984-1985, Gaspard, un pédopsychiatre et écrivain un tantinet loufoque, navigue entre les îles du Ponant, à la rencontre de 6 adolescents, afin de leur faire découvrir la beauté du langage et le secret des lettres. A chacun d’entre eux, il va donner une contrainte stylistique particulière (écrire un palindrome, un anagramme, un pangramme, un lipogramme, et j’en passe!) en lien avec ce qu’ils sont, ce qu’ils vivent ou ont vécu. Parce que, ne l’oublions pas, Gaspard est pédopsychiatre... les faire parler, c’est son but ultime. Pourtant, alors que chacun des adolescents pense qu’il ne s’agit là que d’un jeu, il apparaît que, pour Gaspard, ce procédé est avant tout une expérimentation. Pour qui ? Pourquoi ? Là est toute la question. Ce roman, c’est une histoire incomplète. Ne cherchez pas d’aboutissement clair et net, il n’y en a pas. Le récit se termine tel le dernier épisode d’une série dont la saison suivante n’arriverait jamais : sur un cliffhanger. Le but étant peut-être de jouer au chat et à la souris avec les mots, sans se soucier du sens intrinsèque du récit. J’ai aimé lire tout le potentiel stylistique que nous offre les mots et je me suis régalée de ces palindromes et compagnie que se déroulent sous nos yeux (ébahis)... Ce récit est avant tout une magnifique ode à la langue française, à l’écriture et tout ce qu’elle contient de magique. Si vous aimez jouer avec les mots, vous vous délecterez de ces exercices de styles tous plus incroyables les uns que les autres ! C’est un récit coloré et qui, de prime abord, ne fait pas sens... comme le Rubik’s cube, fil rouge de ce roman. Nul doute qu’il cache plein de secrets, que je n’ai pas su trouver ! 😅 (j’avoue ne pas avoir cherché trop longtemps, ceci étant dit). Il s’agit-là d’un récit hors norme, véritable ovni sur la scène littéraire. Mais un ovni plein de poésie.