Le ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme

Le début de lecture m’a inquiété car j’ai cru qu’il allait dériver du sujet principal. Puis j’ai eu des frissons en lisant l’effroyable histoire des avortements et stérilisations forcées sur l’île de la Réunion. J’avoue que je ne connaissais pas cette politique gouvernementale aux relents colonialistes en pleine période d’émancipation des femmes sur le vieux continent. La question de la dépossession du corps des femmes, des avortements et stérilisations forcées dans les années 60-80 aux Antilles apparaît comme un sujet très bien étudié, avec des témoignages et des données inédites sur l’orientation des politiques de santé publique à des époques de gouvernance socialiste. Ce livre révèle en 2eme partie un tabou dans le tabou à savoir l’absence de prise en considération du statut des femmes noires antillaises dans les manifestations du mouvement de libération des femmes. C’est un silence assourdissant pour l’époque alors que l’affaire des « enfants de la Creuse » se répandait tout comme les publicités en faveur de la contraception bien avant la loi Veil..

Un pan de l’histoire si souvent invisibilisé. Une histoire de la politique à l’égard des citoyen•ne•s des outre-mers, le poids de l’héritage colonial et des stéréotypes raciaux. Une lecture en contraste avec le territoire métropolitain

Des avortements et stérilisations forcés sur les femmes des Outre-mers pendant qu’au même moment l’avortement est illégal en Métropole… Pourquoi cette différence de politique sur un territoire qui se revendique unifié ?