Les désossés

Noir et jubilatoire

Livre très bien écrit, certes court mais suffisant pour bien comprendre la déchéance, comment passer de riches bourgeois qui dépensent sans compter au fait de devoir survivre coûte que coûte en se délestant de ses biens... C'est intéressant même si ça pour certains l'histoire peut paraître glauque, noire. En tout cas c'est judicieusement bien décrit sans entrer dans les détails. La richesse et les biens deviennent une farce face à l'envie de survivre. A lire au moins une fois.

François d'Epenoux est un auteur français, né à Marseille. En 2020, il publie son roman « les désossés ». Dans un luxueux chalet à l'écart d'une station de ski chic, une riche famille est bloquée par des chutes de neige anormales, dues au dérèglement climatique. L'insouciance fait long feu. Aux premiers rationnements – d'eau, de nourriture, d'électricité – succède la faim, la vraie. Sans compter la promiscuité, les problèmes d'hygiène, le froid. Ce qu'il reste de civilisation est touché à l'os. Le vernis craque, les masques tombent, révélant la véritable nature de chacun. L'instinct de survie fait place à la sauvagerie. Ce roman m'a marqué. Il fait seulement 200 pages, mais l'auteur a réussi à retranscrire une ambiance noire. Au début, la famille ne prend pas la situation au sérieux. Tout n'est que luxe, la nourriture avec du caviar, les boissons avec du bon vin, les vêtements avec de magnifiques fourrures, une robe de mariée... Seul le chez de la famille et les deux domestiques comprennent que la situation est catastrophique. Un rationnement (nourriture, électricité, eau et fuel) est mis en place, mais peu respecté dans les premiers temps, ce qui entraîne des disputes, des paroles fortes, sans langues de bois. Puis petit à petit, la faim et surtout la folie s'installent. L’impardonnable est commis. Chaque personne se révèle sous son mauvais jour, tout n'est que secret, trahison, violence et sauvagerie. L'argent ne résoudra pas le problème, non, il le rendra encore plus monstrueux.

Pour tout ceux que les confinements ont rendu dingues, et aussi un très bon choc des générations sur le sujet de la surconsommation et du dérèglement climatique

Un huis clos sans prétention. Un huis clos qui se lit d’une traite. Un huis clos qui glace le sang : on se dit qu’on ne pourra pas franchir le cap si nous étions à leur place…. L’horrible vérité qui pousse des êtres à commettre l’irréparable, l’impensable. Comment passe t’on de bourgeois méprisant à cannibale en 180 pages. Ce livre se « dévore » si je puis dire en quelques heures à peine ;) Je conseille. Pas besoin de dire âme sensible s abstenir : on n’est pas dans le trash loin de là, au contraire on a une réelle prise de conscience sur ce qu’est l’être humain et également sur le fait que même avec des millions sur un compte quand on est dans la merde jusqu’au cou ta fortune ne te sers à rien. Je trouve que cela fait réfléchir sur la vie de façon générale. Faisons nous bon usage de nos richesses ? Je ne parle pas que du matériel. Bref ! Dites m’en des nouvelles si vous le lisez.