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Résumé
Ibysse Flo approche de la quarantaine. Un beau jour, sa compagne, fatiguée de passer après son travail, son ex-femme et ses enfants, le met à la porte. Pris de court, il se réfugie à l'hôtel. Là, en regardant le plafond de cette chambre interchangeable, il va essayer de comprendre ce qui lui arrive. Tenter aussi de recoller les morceaux d'une vie qui vient d'exploser en plein vol. Entre autodérision et autoflagellation, Ibysse est le récit au masculin de cette odyssée intérieure à l'issue incertaine. Et si l'amour était au bout du tunnel ? Mais lequel ? ...
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3 avis sur ce livre
- _lesmotsdesautres_- 19/05/2021Un texte riche et mordant sur l’errance d’une séparationEn voilà un roman auquel on ne s’attend pas du tout, qui nous surprend dès la première page, qui se révèle petit à petit. Ibysse, abysse, ibis ... Nous suivons l’errance de Flo, de Florian Gazan, l’auteur, celle d’un homme mis à la porte par sa compagne de l’époque, au trente sixième dessous, auscultant la chambre d’un hôtel de gare, miteux comme sa vie amoureuse ... Puisque oui Flo ne fait pas dans la dentelle quand il parle de lui, quand il écrit sa tristesse, sa non confiance en lui-même, quand il écrit son corps, trop maigre, trop fin, trop honteux. Flo n’a pas peur du ridicule, de se lamenter, de faire entrer le lecteur dans la psychologie d’un homme abandonné qui ne pense qu’à elle, Elodie, les peut-être d’un renouveau, d’une nouvelle page à écrire, effaçons tout et recommençons ... Il écrit sur l’attente, sur ses neurones qui carburent à 15000 pour savoir quoi dire, quoi faire, la rendre jalouse ? Lui écrire ? Accepter un déjeuner ? Paraître triste ? Ou au contraire détaché ? Refaire sa vie ? Oui mais si elle décide finalement de revenir ... Les raisons de la séparation importent peu. Le cœur du roman c’est Flo, les jours qui passent, sa psychologie, son parcours d’homme quitté à commencer par la reappropriation d’un autre cocon, d’un lieu à soi, la reappropriation de son être, de sa capacité à séduire et à plaire de nouveau ... Ce roman autobiographique n’est pas triste. Flo ne lave pas son linge sale en public. Bien au contraire, il a fait de cette épreuve un texte drôle, mordant, jouant à merveille avec les mots, les lettres, les expressions sans oublier sa part d’émotions . Il faut lire ce livre ! Il est riche, riche de tout ce qu’un homme ne dit pas dans ce genre de situation par pudeur, honte et fierté. La qualité de l’écriture est dingue, j’ai eu envie de noter une multitude de phrases. Florian Gazan a l’art du bon mot, celui qui tombe juste et c’est sans aucun doute l’une des forces de ce roman10
- Zangfil- 21/04/2023Remise en question du coupleCette histoire peut arriver à n'importe qui ... Être mis dehors du jour au lendemain par son (sa) conjoint(e) histoire de faire le point sur leur vie. Un "break". Habitant un hôtel pendant un moment (je vous laisse deviner lequel 😉), Flo va devoir se reprendre en main tout en imaginant (le pire) si sa femme voudra (ou non) le reprendre. Une histoire qui remets en question toute les bases d'un couple actuel.00
- Aude Bouquine- 14/11/2021Mise à nu ses émotions dans une douloureuse période de rupture amoureuse.J’ai découvert Florian Gazan dans « La grande famille » sur Canal + aux côtés de Jean-Luc Delarue. Je n’avais même pas vingt ans. Depuis quelques années, je l’écoute chez Laurent Ruquier aux « Grosses Têtes ». J’ai dépassé la quarantaine. C’est un peu comme si, on avait poussé en même temps, mais dans d’autres champs. Florian Gazan ne s’est jamais caché de ses « mariages », de ses ruptures, de ses enfants et de ses pensions alimentaires à verser. En presque 30 ans, il s’en passe des choses dans une vie… du bonheur sans nuages aux pires tempêtes. « Ibysse » est le roman d’une de ces tempêtes. Vous me direz que ce ne sont pas les romans traitant de ruptures amoureuses qui manquent. C’est vrai. Écrits par des hommes ? C’est un peu moins habituel. Des hommes qui ne trichent pas, ne jouent pas les gros durs, ne sont pas écrasés par leur fierté de mâle dominant ? Encore moins. « Ibysse » n’est pas tout à fait synonyme d’un lundi au soleil… « Mon impatience légendaire m’a une nouvelle fois joué des tours. Avec la complicité de mon orgueil et de mon narcissisme. Cet “égosystème” dans lequel Élodie a fini par se faner. J’avais pourtant réussi à y planter les graines d’une belle histoire, je l’avais plantée en beauté. » Flo est mis à la porte du domicile familial par une compagne fatiguée d’être toujours la dernière roue du carrosse, d’arriver après le boulot, les matchs de foot, les sorties entre potes. Sous le choc, Flo se réfugie dans un hôtel Ibis proche de chez lui, le temps que sa femme se calme. « Ibysse » est le récit de ce moment d’introspection intime où Flo cherche au fond de lui-même les origines de ce déraillement et analyse la genèse de son histoire de couple. Comprendre pour ne pas reproduire, déchiffrer pour réparer, éclaircir pour revenir, écrire pour exorciser. Avant d’être un roman, « Ibysse » était un journal intime où, grâce à l’écriture, il devenait salutaire et vital de poser des mots sur des maux. Il aura fallu utiliser un mot-valise, contraction d’Ibis et d’Abysses pour présenter « Ibysse », ce « bioman », savant mélange d’un récit autobiographique et de petits éléments ajoutés pour l’exercice du roman. Je vais sans doute paraître un peu sadique, mais c’est beau un homme qui souffre et qui l’exprime sans phares. Après avoir lu des pages et des pages narrant les émotions de femmes quittées, comme l’exceptionnel « Délicieuse » de Marie Neuser qui en termes d’embrasement des émotions atteint le summum de la souffrance flirtant entre agonie et vengeance, nous sommes ici dans un tout autre genre littéraire basé sur l’autocritique et souvent, l’autoflagellation… parfois dans l’humour noir, dans le sarcasme, et la satire personnelle. Parce que oui, on rit aussi dans ce roman ponctué de jeux de mots intelligents, de références fines, de culture vivante. « Ibysse » est le témoignage d’une histoire de couple en perdition sur le chemin de cette sinistre vie quotidienne qui engloutit tout sur son passage, ce quotidien usant et soporifique qui laisse se faner les plus belles histoires d’amour en changeant l’essence même de ce que chacun fut, au commencement de l’aventure. « J’aime encore celui que tu étais, plus celui que tu es devenu… » Ne nous mentons pas, il y a une curiosité un peu morbide de nous autres femmes à appréhender ce qui se passe dans la tête d’un homme quitté. Une vague de cruauté qui espère secrètement qu’il va « morfler », une incertitude savamment orchestrée de le laisser espérer une réconciliation possible quand dans nos têtes, « un break » c’est déjà la certitude d’une fin annoncée, la mise en place de ce petit jeu pervers du « Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis » qui ressert à chaque fois un peu plus la laisse du désir, et le laisse envisager un infléchissement possible. Une femme n’est jamais aussi amoureuse que lorsque son homme lui échappe… Notre petit côté masochiste sans doute… Je salue l’exercice de se mettre ainsi à nu, de le faire avec franchise et abandon, de décrypter chaque émotion, chaque geste, chaque idée avec sincérité dans un style littéraire recherché, subtil, et soigné. Les qualités d’écriture sont indéniables et requièrent de prendre son temps pour lire ce roman qui s’approche d’une autocritique, mais qui est, au fond, une quête initiatique vers une analyse comportementale et un pas en avant vers l’avenir.00
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