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2 éditions

Courir dans la neige

Editions les Escales, 2017
Grand Format

Fabrice Tassel

Romans francophones

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Prix neuf
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Résumé

Courir dans la neige Il est marié et père de famille. Chef cuisinier aussi, un métier à sa mesure, lui qui aime tant partager autour d'une table, magnifier les goûts et les saveurs. À quarante-deux ans, il n'a plus le choix. Le temps d'un été, peut-être d'un bilan, il doit retourner vivre chez sa mère. Pour celle qui retrouve le fils adoré, c'est une renaissance. Entre eux brûlent des regards, des colères, la mémoire d'une enfance aux allures heureuses et une question lancinante : comment s'aimer, tant d'années après ? Les mois passent, et la neige recouvre la campagne. Lui est toujours là. Il s'enlise peu à peu, renonce à toute forme d'ambition. C'en est trop. Il faut agir. Alors, pour l'amour maternel, tout commence. Sous forme de contre-Odyssée, ce roman subtil, d'une humanité déchirante, explore nos vies rêvées et le passage difficile au monde adulte. Un matin d'été, ma mère avait tenu à filmer mon dernier départ vers l'école primaire. J'avais dû lever les bras pour lui faire signe jusqu'au moment où l'inclinaison de la pente m'avait englouti. Je ne comprenais pas pourquoi ce jour revêtait une telle importance pour elle. Je n'allais pas partir puisque le collège se situait dans notre ville, le soleil brillait et les grandes vacances débutaient. Mais ma mère pleurait, je voyais bien la caméra trembloter. Elle filmait, sans aucun autre geste de tendresse. Elle filmait pour elle, pour protéger sa mémoire. C'est la première fois de ma vie que la fin de « quelque chose » (je ne pouvais pas le définir de façon plus précise) m'apparaissait, et j'en étais troublé. J'avais porté cette inquiétude toute la journée, gâchée. Le moteur coupé, j'observe la maison. Toutes les fenêtres sont fermées. L'étroite allée qui mène à l'entrée est parfaitement ratissée. Je nous imagine rester figés des heures durant, moi dans ma voiture, elle dans son salon. Elle n'attendrait tellement plus personne qu'elle ne me verrait pas. Et je repartirais à la nuit tombée sans qu'elle s'aperçoive de rien. Le sexe, la mort, la naissance, la maladie, la peur, même le sel des larmes de joie a un parfum. Un retour, aussi, devrait en avoir un.

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