Kosigan

Après la tétralogie du bâtard de Kosigan et un recueil de nouvelles de fort belle facture, voilà avec Kosigan : Un printemps de sang un beau retour en fanfare de ce bon vieux Pierrot, le fameux bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti. Et vous allez voir, il y a eu quelques petits changements. Pierre Cordwain de Kosigan a rangé ses armes de chef de mercenaires et se rend dans son comté natal qu’il avait quitté dans des circonstances troubles. Aujourd’hui, le seigneur se meurt et des forces se mobilisent dans l’ombre pour bouger leurs pions. Dans le comté voisin d’Albret, Dùnevia Illavaëlle part en reconnaissance et assiste à des massacres et au retour d’une race de dragon disparue. Qui tire les ficelles de ce jeu dangereux et bénéficierait de ce chaos ? Du temps a passé depuis les dernières aventures du Bâtard et on le retrouve donc sur ses terres natales. Un printemps de sang va révéler une intrigue plus personnelle pour Pierre et on va évidemment en apprendre un peu plus sur son passé, sa famille et son statut un peu particulier. L’intrigue de ce nouveau roman est relativement complexe, on a des filouteries politiques et mondaines qu’il faudra suivre avec attention, et on a donc une mise en place lente. J’ai mis un moment à rentrer dedans et il a bien fallu la moitié du bouquin pour que je remette en place tous les personnages et leurs intentions. Pourtant, ce n’était pas désagréable car la plume et les personnages de l’auteur sont toujours un régal à suivre, et une fois passé les 200 premières pages on décolle vraiment pour un tour de piste à 100 à l’heure. Il fallait bien tisser tous les fils de l’intrigue pour ensuite pouvoir les tirer tous en même temps et faire un joyeux rodéo avec, et c’est ce que nous propose l’auteur ici. Personnages qui cachent leur jeu, coups de théâtre et action seront au rendez-vous dans une aventure pleine de surprises, avec de la complexité et plein de subtilités pour nous tenir en haleine. Une fois le lecteur ou la lectrice immergé.e, on peut vivre à fond quelques grands moments comme cette course-poursuite aérienne qui restera dans les mémoires et une confrontation finale pleine de tension et d’action. On croise des têtes connues qu’on est heureux de retrouver, mais on n’est pas juste en présence d’un spin-off qui fait plaisir au fan, on avance d’un grand pas dans la situation générale de cet univers et j’ai bien hâte de découvrir où cette nouvelle donne pourra nous emmener ensuite. C’est toujours un grand plaisir de suivre le facétieux protagoniste de cette saga, intrigant qui place tous ses pions en avance et prévoit quelques coups par prudence avant de plonger dans le bain. Bien sûr, les imprévus s’accumulent et il passera vite à de l’improvisation en essayant de garder la main dans une situation très complexe dont il ne connaît pas tout. L’autre point de vue à peu près à part égale est celui de Dùn, qui nous dévoile ce qui se passe dans le comté voisin, on s’éloigne un peu des intrigues de cour pour plonger dans la boue, le sang, les cachots et la guerre. Les intrigues entre anglais, français, bourguignons et créatures anciennes donnent une situation instable et explosive et notre polymorphe préférée va mettre les pieds dans un sacré sac de nœuds. Elle devra survivre dans ce beau merdier pour rentrer et rendre compte de la situation à son commanditaire. Les deux arcs vont évidemment se croiser et se compléter pour donner un tout équilibré et satisfaisant entre intrigue, complot, danger et action. On referme le roman face à une situation nouvelle et on espère retrouver cet univers bientôt ! Quel plaisir de retrouver Fabien Cerutti et son univers pour ce roman pour lequel il m’a fallu un petit effort avant d’être pleinement immergé avec toutes les cartes en main. Mais une fois ce cap passé, je me suis régalé et j’ai dévoré les quelques 200 dernières pages en une paire de jours. Kosigan : un printemps de sang est à la fois complexe et fun, avec des enjeux prenants et des personnages marquants. Un retour réussi ! Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur Mnémos, que je remercie.