Nous autres

Zemiatine, écrivant ce livre en 1920 préfigure les 2 grandes dystopies du siècle dernier : 1984 et le Meilleur des Mondes. La parenté est évidente à bien des titres. Mais on y trouve aussi une forme de monologue intérieur de notre héros qui couche sur ses notes les événements extraordinaires qu'il traverse. Mais plus en détail, c'est toute une réflexion sur la supposée supériorité des mathématiques, froides et objectives. Notre obsession du progrès technique montre très bien les dommages collatéraux à commencer par le manque général d'empathie. Zemiatine illustre parfaitement cette réflexion. Enfin, on notera les prémices de notre anthropocène, la soumission complète de la nature à l'homme y compris dans ses besoins primaires. Visionnaire, vraiment.

Et ce livre n'a que ça. L'histoire est plate, la dictature n'est pas effrayante du tout, aucun suspens, l'écriture est mièvre, les dialogues pas naturels (la nouvelle traduction est mieux pour ça, mais l'histoire tout aussi mauvaise), les personnages pénibles, le récit ponctuée d'incohérences qui rendent la lecture atroce. La fin éventuellement, n'est pas mauvaise mais ne vaut pas le coup de se taper les 180 premières pages. Je l'ai lu jusqu'au bout pour les cours et ne garde ce livre que parce que la couverture est un chef d'œuvre, mais je déconseille mille fois cette lecture. Si vous voulez lire de la bonne dystopie, préférez George Orwell.

Parmi les dystopies, l'une de mes préférées