Pardon : récit

Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois-toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d’accorder un pardon à son père afin de cesser de s’empoisonner par sa colère. Et c’est révoltant, parce qu’à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers. Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu’aux coupables… C’est nul ! Et cela fait de ce livre insoutenable, un témoignage bouleversant

Un témoignage déguisé de l'auteure bouleversant, dont on ne sort pas indemne! Une enfance maltraitée, poignante dans sa douleur. Eve trouve la résilience dans l'écriture, une lettre, s'impregnant de l'esprit de ce père, décédé sans demander pardon, auteur de ses sévices. Scribe par delà sa mort, ce sont les mots de rédemption qu'elle lui attribue, qu'elle aurait voulu recueillir,  fantasmés tout au long de sa vie pour se sauver,  permettant sa reconstruction. Un plaidoyer saisissant, qui révèle encore une fois, le pouvoir de l'écriture sur la guérison, la puissance et le courage d'une femme !

Un témoignage puissant ! Une voix singulière qui révèle la complexité de la reconstruction après l'inceste.

Une lettre de pardon fictionnelle et cathartique qu'Eve Ensler avait besoin d'entendre de la bouche de son père pour se libérer de son traumatisme. Mots qu'elle n'a jamais entendu de son défunt père. C'est un texte lourd, puissant, gênant qui relate la méchanceté, le sadisme et les abus sexuels d'un père envers sa fille. Un livre bouleversant.

Un livre d'une puissance magistrale.