Les Chaises. L'Impromptu de l'Alma

Les Chaises : À n'en pas douter, cette première pièce est déroutante. Le Vieux et la Vieille sont seuls durant presque toute la pièce, et les paroles qu'ils échangent manquent de sens, se mélangent entre elles, créant une conversation sans queue ni tête. Ils ajoutent inlassablement des chaises qui ne font que remplir la scène sans jamais combler le silence de leurs invités invisibles. Et même lorsque l'Orateur, la personne tant attendue pour délivrer le message du Vieux arrive, le silence règne une nouvelle fois : celui-ci est muet et sourd. L'impromptu de l'Alma : Une deuxième pièce elle aussi un peu perturbante, avec ces trois personnages portant le même nom, simplement différencié par leur numéro (I, II, III). Leurs discours sont contradictoires, on se perd dans les méandres de leurs pensées. Ils pensent tout savoir mieux que les autres, et détenir la vérité sur le théâtre. Et pourtant, ils en disent des bêtises (Shakespeare devient soudainement polonais). Ionesco, lui-même personnage de la pièce, vient à douter de sa conception du théâtre à cause de leurs paroles. Mais cette pièce reste justement amusante par ces élucubrations sans sens, et cette mise en abîme : nous assistons à une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre.