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Résumé
Le christianisme, fondé sur l'annonce de la résurrection salvatrice de Jésus, et corrélativement sur la rupture de la frontière entre Juifs et Gentils, ne représente qu'une branche de la postérité de Jésus, très marginale à l'origine, mais c'est ce kérygme que le Nouveau Testament a pour centre. Le témoignage de Flavius Josèphe, combiné avec celui de plusieurs textes de Qumrân, aide à la compréhension des textes chrétiens. Par exemple, on voit que, dans le contexte juif et gréco-romain de l'époque, les premiers chrétiens ont eu à affirmer l'humanité du Christ, c'est-à-dire à proclamer «l'incarnation» : pour les auteurs du Nouveau Testament, il a été essentiel de souligner que la Passion fut un sacrifice réel. D'où l'importance pour nous d'une étude minutieuse des récits évangéliques de la Passion. Etienne Nodet se livre à une enquête historique qui l'amène à réexaminer la question synoptique (antériorité de l'évangile de Marc, théorie des deux sources) et à étudier le titre de «fils de Dieu». Qumrân et les écrits non chrétiens sur Jésus et sa postérité sont instructifs : ils permettent de voir que les évangiles sont le résultat d'une christianisation de la biographie de Jésus. Les récits de la Passion enfilent divers matériaux en une synthèse motivée : souligner que Jésus était bien le Serviteur souffrant d'Isaïe, mis à mort au nom de Dieu par ceux qu'il voulait sauver au nom de Dieu ; montrer que tous ont contribué à la mort de Jésus, de manière à ce que la rédemption ultérieure soit pour tous. D'où la Pâque fort peu juive des synoptiques, mais hautement symbolique, avec au centre la croix : la totalité du sens de la vie et de la mort de Jésus vient de la Passion.