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Résumé
Comment redonner vie à ces deux notions, dont la désuétude fait penser à Baudelaire : Vois se pencher les défuntes années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées, mais qui de ce fait méritent quelque égard, tant elles occupèrent les philosophes du passé ? Faut-il choisir entre le dualiste, qui s'écrit « j'ai un corps » et affirme la séparabilité de l'âme et du corps, et le moniste qui dit leur inséparabilité, et s'écrit : je suis mon corps » ? Nous proposerons qu'entre le dualisme et le monisme il soit urgent de ne pas choisir, et que le corps se situe à la limite de l'être et de l'avoir - limite toujours mouvante, tant il est vrai qu'il est des moments du jour où il nous semble que nous avons un corps, et d'autres où il nous semble que nous sommes notre corps. Car le corps en bonne santé, oubliable et silencieux, n'est pas le corps souffrant, inoubliable et auquel on est comme assigné. Car le corps regardé n'est pas le même que celui qui ne l'est pas. Car le corps aimé se transfigure du simple fait de l'être. Inattentifs à ces métamorphoses le dualisme et le monisme sont des philosophies statiques. Nous en voudrions une dynamique, tentant de rendre compte avec le plus de délicatesse possible de cette hybridité, cette bâtardise, ce caractère ondoyant, divers, bariolé, bigarré de l'humaine condition. Inspiré par les traditions aristotélicienne et chrétienne, cet essai traversé de récits, dont le coeur est un hommage au mystère de la pudeur, est au fond une méditation sur la pensée de Pascal selon laquelle « l'homme n'est ni ange ni bête », ayant entre angélisme et bestialité « ses allées et venues ».