Euphorie : un roman sur Sylvia Plath

Elin Cullhed a imaginé la dernière année de la grande poétesse américaine Sylvia Plath avant son suicide. Début des années 60, la jeune Sylvia forme avec Ted Hugues le couple d'écrivains en vogue. Après une période dépressive sévère, elle décide de quitter Londres avec son mari et s'installe à la campagne, sa petite Frieda à son bras et Nicholas dans le ventre. Elle navigue de l'euphorie au désespoir , le quotidien à gérer en plus de ses obsessions, elle n'arrive plus à écrire... Pendant que Ted est de plus en plus sollicité par ses éditeurs et ses maîtresses, la vie de Sylvia se délite... Plonger dans l'univers mental et matériel de Sylvia Plath est sans aucun doute un brillant exercice littéraire mais j'ai trouvé ce roman long et laborieux, sans ressentir aucune empathie. Ce n'est sûrement pas le but de l'auteure mais j'ai besoin de m'attacher aux personnages pour rentrer dans un roman, or là je ne suis restée que spectatrice. On comprend que Sylvia Plath souffrait de bipolarité d'où le titre Euphorie et que cette dernière année avant sa mort a du être très éprouvante mais je ne vois pas l'intérêt de ce portrait à charge si ce n'est dénoncer cette maladie car on ne retient que l'image d'une femme malade et geignarde. On apprend rien sur la poétesse, je doute qu'elle aurait cautionné ce genre de voyeurisme qui n'est que spéculation. En dehors des recueils de poésie, Sylvia Plath a écrit 1 mois avant sa mort, "la cloche de détresse", son unique roman qui décrit les circonstances de sa première dépression, un témoignage de l'enfermement psychiatrique, notamment en détaillant son expérience des électrochocs. A mon avis une lecture bien plus vraie et percutante qu'Euphorie, il est d'ailleurs bien mieux noté sur Babelio. 😉 Cet avis n'engage que moi mais malgré le talent incontesté d'Elin Cullhed je me suis noyée dans les méandres de ces 356 pages et je n'ai ressenti qu'une seule émotion, l'ennui... 🙄

Ce livre fini , j' ai l' impression d' avoir fait une longue course , être hors d' haleine et d' avoir pris une énorme claque . Mais , je vous en prie , prenez le temps de le lire , ce n'est pas un livre " gratuit" , c' est un livre douloureux mais aussi plein de vie même si c' est comme être pris dans un tourbillon d' automne brassé de feuilles mortes .

La suédoise Elin Cullhed propose un roman dans lequel la narratrice est l'auteure et poète Sylvia Plath à la fin de sa vie, juste avant son suicide. On est donc dans la tête tourmentée de Sylvia, dans la tragédie d'une créatrice empêchée d'écrire, aimant désespérément un mari (le poète Ted Hugues) en passe de les abandonner, elle et ses deux enfants, pour aller courir la prétentaine à Londres. Le roman prend ainsi des connotations contemporaines lorsqu'il décrit la charge mentale non partagée. Si comme moi vous aimez Sylvia Plath, vous apprécierez ce roman, très réussi.

Un autre sujet de fascination : le couple Plath/ Hughues . Je viens de finir ce livre, je l ai devoré . Poétique, l ecriture est sublime . Comment être à la place de cette femme dévouée, fascinée par son mari . Comment être deux poètes dans un meme foyer . Vivre la jalousie , vivre le détachement, voir les choses se deliées . Et avoir une grande fragilité mentale, et vivre avec une depression toujours présente. Bref , bien prenant

La lecture du premier roman d'Elin Cullhed, "Euphorie", a été des plus intenses psychologiquement parlant, car l'auteure a réussi à nous immerger dans la tête de Sylvia Plath dont elle retrace la dernière année de vie de façon fictive, mais qui paraît si réelle. Dès les premières pages, le prologue est prenant en débutant avec une liste d'hypothèses et raisons justifiées permettant à Sylvia de rester en vie et de ne pas commettre l'irréparable. La suite de la lecture confirme la tourmente de Sylvia Plath en devenant de plus en plus alarmante. En plus de son esprit tourmenté, la poétesse contient beaucoup de rancœur en elle et de pensées divergentes tout en nous demandant de l'aide, comme un appel de détresse que Ted, son conjoint, ne va pas combler, malgré qu'elle ressent une certaine stabilité près de lui. Il va même se montrer de plus en plus exécrable avec Sylvia en ayant des mots particulièrement durs "Sylvia Plath, je voudrai que tu sois morte." (p. 253). L'absence d'affection, de soutien et son comportement envers Sylvia va avoir raison des choix de vie de cette dernière, mais c'est surtout à la suite de la naissance de Nicholas, son cadet, qu'elle va s'enfoncer encore plus. Ted et Sylvia sont comme deux êtres qui s'aiment sans s'aimer. En bref, "Euphorie", prix August 2021, est un roman intense et lourd psychologiquement où on assiste à la descente aux enfers progressive de Sylvia Plath, bien qu'elle va essayer de s'en sortir malgré les nombreux bâtons dans les roues qu'elle va avoir avec la vie et avec Ted. J'ai également remarqué que Sylvia obéit et vit sous l'influence masculine de Ted. Grosso modo, Sylvia est une femme "moderne" qui a vécu à la mauvaise époque.