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Résumé
Considéré comme un «rebelle» et un outsider, ce n'est pas sans mal que Johnny Depp a réussi à se libérer du cliché du «beau et damné» pour s'imposer sur la scène internationale comme un acteur de talent. En dépit de la réputation de sex-symbol que les médias lui ont taillée, il a préféré se mesurer à des personnages complexes et tourmentés et travailler avec des réalisateurs sachant exprimer la souffrance, la solitude et la diversité. Loin d'être, comme beaucoup d'artistes, obsédé par son image, il n'hésite pas à se transformer physiquement. Le visage balafré du protagoniste d'Edward aux mains d'argent, la calvitie de Raoul Duke dans Las Vegas Parano, le Wonka plastifié de Charlie et la chocolaterie et le ricanement effrayant de Sweeney Todd sont un exemple des rôles «extrêmes» pour lesquels l'acteur a modifié sa physionomie afin de coller au rôle. Sous la direction de grands réalisateurs, de Jim Jarmusch à Terry Gilliam, en passant par Emir Kusturica, Michael Mann et, naturellement, Tim Burton (sept films tournés ensemble), Johnny Depp n'a jamais cessé, comme il l'a déclaré lui-même, de «se mettre à l'épreuve». Après une longue série de films dictés par des «coups de coeur», Depp a atteint le succès planétaire à 40 ans avec la saga milliardaire des Pirates des Caraïbes - amplement étudiée ici -, plaçant sous les feux des projecteurs un genre qui, après l'ère de Douglas Fairbanks, semblait destiné à l'oubli et à un flop certain au box-office. Son Jack Sparrow est en revanche entré dans le mythe, avec son air de flibustier chancelant, funambule sur le fil de l'aventure et du comique, incarnation parfaite du corsaire postmoderne. À cet artiste original, qui reste, malgré tout, un outsider, Eleonora Saracino consacre un approfondissement critique, richement illustré, retraçant l'une des carrières les plus éclectiques d'Hollywood.