Illska, le mal

Janvier 2009. Dans la file de taxis à l'aube d'une nouvelle année, Agnes, frigorifiée dans ma mini-jupe, décide sur un coup de tête de glisser ses mains glacées sous les vêtements d'Omar, qui n'y trouve rien à y redire. Allemagne, Lituanie, Pologne : entre 1939 et 1945, Hitler décide (presque sur un coup de tête) d'éradiquer les juifs, les tziganes et autres de la grande Patrie qu'est l'Allemagne. Et le peuple n'y trouve rien à y redire. Illska, c'est le Mal qui sommeille en nous. Malgré tous les efforts pour être de bonnes personnes. Agnes rencontre un neonazi dans le cadre de son Master et finit par, en quelque sorte tomber sous son charme. Elle aime Omar mais il a une tendance à la mollesse qu'elle ne supporte pas. Omar, apprenant qu'il est trompé par sa femme, quitte le domicile conjugal pendant plusieurs semaines. Quand il rentre, il incendie accidentellement leur maison. Il aurait bien sur pu éteindre le feu. Mais il le laisse prendre et se consumer comme l'amour qu'il ressent pour Agnes. Au point d'en éprouver de la haine. Oui, car Agnes est lituanienne. Et à moitié juive. Omar ne comprend pas comment elle a donc pu s'éprendre pour un neonazi tel qu'Arnor. D'autant plus que les arrières-grands-parents d'Agnes, deux amis d'enfance, un juif et l'autre catholique, vivent des horreurs sous l'occupation allemande. Le "pur sang" devra, pour survivre et sauver les siens, abattre son meilleur ami. Une œuvre originale dans sa présentation mais qui regorge de petites phrases d'une incroyable intelligence. A lire reposé. [Quand on parle d'Holocauste], "l'accent est mis sur les juifs, comme pour souligner avant tout que l'extermination à été dirigée vers les juifs et non par les nazis. L'holocauste, la Shoah, est une forme de voix passive nominale et non une voix active. L'accent ne porte pas sur le fait que les nazis ont exterminé ces gens, mais sur le fait que les Juifs ont subi cette extermination."

Roman éprouvant, fascinant mais difficile par la narration complexe. La chronologie est mise à mal et on se perd parfois dans les méandres où l'auteur nous entraîne.