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Résumé
Basé sur le fonds unique des archives photographiques de l'école biblique de Jérusalem - plus de 15 000 images - constituées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle par les pères dominicains au cours de leurs fouilles à des fins de documentation archéologique, mais également pour témoigner de la physionomie de la palestine, cet ouvrage vise à apporter une contribution à la connaissance du pays et de sa capitale. Les quelque 200 photographies - pour la plupart inédites - reproduites ici sont accompagnées de cinq contributions d'auteurs reconnus tant pour leur connaissance de la ville sainte et de la palestine que pour la qualité de leurs travaux. Dans une présentation générale Elias Sanbar aborde la question spécifique de l'image photographique, du « regard » à travers lequel fut « saisie » la Terre sainte. Présentation certes d'une vision de l'Orient, mais aussi et surtout de la Palestine et de Jérusalem dans la mesure où le cas palestinien pose les questions suivantes : comment photographie-t-on, comment a-t-on photographié la Terre sainte ? Le travail des pères photographes de l'École biblique s'inscrivait-il dans cette approche dominante ? Si tel ne fut pas le cas, en quoi leur fonds serait-il, par-delà sa richesse, l'expression d'une approche particulière ? Cette dernière question est traitée en fin d'ouvrage par Jean-Michel de Tarragon, conservateur du fonds de l'École biblique et « sauveteur » - le terme n'est pas trop fort - de cette collection qu'il inventorie, ordonne et archive depuis de nombreuses années. Il relate ainsi l'histoire de la photographie à l'École, présente les missions de fouilles, les techniques mises en oeuvre et le matériel utilisé par ces « photographes » particuliers, célèbres savants pour la plupart, voués à la recherche des traces du passé lointain de la terre de Palestine. Abordant le triangle que constituent les villes de Jérusalem, capitale régionale, Jaffa, ville portuaire, et Bi'r al-Sab', ville garnison, Salim Tamari étudie l'émergence de l'espace public urbain en Palestine ottomane. Point d'autant plus intéressant que l'École dispose d'images de ces lieux « mineurs » mais incontournables que furent les villages de la région de Jérusalem. Enfant de la Vieille Ville où il naquit, membre de plusieurs conseils d'administration et institutions culturelles de Jérusalem, Nazmi Al-Jubeh élargit et complète cette perspective en évoquant l'inclusion de Jérusalem, « sortie » de ses frontières, à l'univers des puissances coloniales et de leurs modernités impériales, avant d'ouvrir son discours à la période du mandat britannique. Emma Aubin-Boltanski procède à un retour au particulier, à l'essence intime de la cité, et ce, en abordant une fête populaire musulmane très particulière, la plus importante dans la ville, le pèlerinage de Nabî Mûsa, lieu saint consacré à la tombe du prophète Moïse.