Mousson froide

Un livre qui met en scène un thriller assez intéressant malgré une couture au fil blanc. Cependant la personnification du chien est originale.

Fuir le passé, c’est ce que Mark Song et sa mère ont fait il y a 25 ans mais le ciel tonne, le ciel se charge, les ombres se bousculent à l’intérieur de chacun de ces humains. Ces relents de passé qui forment une bile qu’on refoule au fond de son estomac. Un jour, tout éclatera, il faudra affronter pour se libérer, pour que le ciel retrouve ses éclaircis. Pour fuir l’horreur dont il a été témoin enfant, Mark traque sans relâche l’horreur perpétuée par d’ autres. L’horreur sous toutes ses formes. Toute la bassesse dont est capable l’ignominie humaine, cette horreur qui souvent éclabousse les innocents... Ici, l’auteure livre parmi toute cette confusion humaine, le point de vue de Jindo, un labrador de la brigade canine de Montréal. Jindo et son flair légendaire. Que les humains lui apparaissent comme des créatures complexes! Ah Jindo, si tu pouvais parler, tu pourrais en dire des choses! Si les humains pouvaient avoir ton intuition, ils ne s’emmêleraient pas autant dans leurs émotions ! Mais je suis d’accord avec toi, Jindo, moi aussi je crois qu’au milieu de tout ce marasme de machiavélisme et de perfidie, il existe encore de la bonté chez certaines âmes, notamment lorsque humains et canidés œuvrent en équipe, main dans la patte contre le mal. Oui, Jindo, vous avez beaucoup à nous apprendre sur l’humanité, vous êtes meilleurs maîtres que nous. J’ai beaucoup apprécié cette lecture ! L’écriture est bien dosée, la narration repose sur des notes rythmées et soutenues, puis qui se chargent de tension dans les derniers chapitres tandis que l’étau se resserre sur nos personnages jusqu’aux retrouvailles de Mark et le « Yogwe ».

C’est une histoire de flics mais avec Dominique Sylvain, il faut s’attendre à voyager et notamment dans les régions peu fréquentées par les auteurs français. Souvent au Japon, et ici en Corée du Sud avant de rejoindre la “Belle Province” canadienne où sont réfugiés Mark et sa mère. Tous les deux ont échappé à la violence d’un père et d’un mari qui a assassiné sa propre fille en Corée. Devenu flic au Québec, Mark traque les pédocriminels. Jusqu’au jour où ressurgit la figure de l’ogre. Dominique Sylvain offre un portrait de groupe réussi. Notamment celui de Jade, l’équipière de Mark. Elle est assistée d’un labrador malicieux, narrateur occasionnel de ce bon polar.