Mangeterre

Mangeterre n'a pas de visage, ou presque pas. Elle a des cheveux, très longs, des pieds et des mains, qui aiment le contact de la terre, un ventre, qui a mal quand elle en mange. Oui, quand elle en mange, car Mangeterre sait "lire" la terre. Elle y voit des disparus, des perdus et des morts, que l'on cherche avec les yeux cernés et l'espoir clignotant. Orpheline, elle survit tant bien que mal avec son frère, Walter et, parfois, grâce à ce don ou cette malédiction, c'est selon. Dolores Reyes signe un premier roman totalement envoûtant, avec une héroïne impertinente et magique qu'on ne peut oublier.

Un livre étrange qui se laisse dévorer comme la terre se laisse dévorer par la Mangeterre… et comme cette dernière avec la terre, ce récit nous laisse un goût amer dans la bouche, un goût de trop peu, il fait mal au ventre au vu des atrocités qu’apercoit Mangeterre dans ses visions, mais met du baume au cœur quand ces mêmes visions servent à réparer une injustice… Entre violence et onirisme, entre vitalité et lente transe, entre dureté et lyrisme, ce roman vous transporte et vous invite à accompagner la narratrice dans sa quête identitaire et dans son expérience de vie.

Un joli livre qui se lit tout seul . Dur , vivant , sincère, brut . Le commencer c est le terminer dans la foulée. Mangeterre est prenante , attachante, sauvage .