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Résumé
Europe N°1 est né de l'imagination et de la détermination à toute épreuve d'un entrepreneur hors pair. Apatride et audacieux, Charles Michelson n'en fut pas moins remplacé peu après sa création par un homme d'affaires tout aussi remarquable, Sylvain Floirat. Dans son sillage, Jean-Luc Lagardère, dès le milieu des années soixante- dix, prit les rênes de l'entreprise en poursuivant son développement. À son écoute, l'auditeur représentatif des générations des années cinquante aux années quatre- vingt découvrait un paysage sonore largement renouvelé. La généralisation du direct, l'indépendance de la rédaction avec les voix de Maurice Siegel, Jean Gorini, Philippe Gildas notamment, ainsi que les grands débats politiques autour d'Alain Duhamel s'épanouissent à l'antenne. Sur le plan de la programmation musicale, Europe N°1 reflète l'époque avec le jazz de Frank Ténot, la culture yé-yé et le rock de Daniel Filipacchi, la pop music et la chanson à texte, chère à Michel Lancelot, et savent rester en osmose avec la jeunesse. Mais cet univers sonore inégalé va buter sur de nouveaux acteurs que sont d'abord l'éclosion des radios libres en 1981 et ensuite la révolution numérique. Les errements stratégiques d'Arnaud Lagardère qui hérite de la station à partir de 2003 vont entamer une antenne ne parvenant plus à se renouveler dans la durée. Aujourd'hui, la station sous l'emprise d'un nouvel actionnaire, Vincent Bolloré, a été prompte à reléguer l'antenne comme un simple marchepied de la chaîne CNews. La conjonction d'une ambition télévisuelle et d'une idéologie néo-conservatrice accentue encore une chute d'audience devenue inéluctable et préjudiciable à ce bien commun qu'est l'information.