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Résumé
« Avant l'invasion par les Européens, le territoire aujourd'hui nommé Etats-Unis était peuplé de cinq cents nations indiennes et chacune parlait sa langue ; certaines tribus se comprenaient en elles car les langues pouvaient être apparentées à un grand groupe linguistique. Aujourd'hui, ne sont plus répertoriées que trois cent cinquante langues indiennes, et certaines tribus, comme les Béotucks ou les Narangansetts par exemple, ont complètement disparu. Louis Owens (Choctaw) dit que les écrits des auteurs indiens d'Amérique tentent de retrouver leur identité véritable en évoquant et en incorporant le monde des traditions orales. Ceci est un acte de résistance caractérisé qui contrecarre les stéréotypes véhiculés par exemple dans les westerns au cinéma, et qui font tant de mal. Depuis l'entrée dans le XXIème siècle, une série de jeunes voix indiennes très originales se sont fait entendre. On pourrait les regrouper sous le terme de « la quatrième vague ». Et l'on ne compte pas les vagues comme les générations d'auteurs successives, mais bien comme façon de s'emparer de l'écriture, façon de s'inscrire dans la déjà longue histoire de la littérature des Indiens d'Amérique du nord. Il m'apparaît que ces auteurs ont franchi une étape, sont parvenus à un niveau jamais atteint par les auteurs précédents. Ils ont trouvé chacun un ton et une licence poétique souvent très audacieuse. L'ironie, l'humour, les sarcasmes font leur apparition et sont utilisés avec une conscience postmoderne. Les Indiens doivent s'emparer de tous les moyens de communication, de toutes les disciplines artistiques pour dire au monde ce que c'est vraiment que l'« indianité », ce qu'est « l'être indien » et ce, d'après leurs critères à eux, leurs valeurs à eux. Il s'agit dans cet ouvrage de présenter parmi ces voix des poétesses que l'on qualifie de résistantes. Quand on évoque la notion de résistance, l'une d'elles, Margo Tamez (auteur Lipan Apache), parle de conspiration, parce que conspirer, c'est respirer ensemble, être assez proches pour mêler les souffles et les forces, être assez proches pour partager l'intimité d'une culture. » Béatrice Machet, poète et traductrice