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Résumé
Au commencement, il y eut... la vue ? Le toucher ? L'ouïe ? Jusqu'ici, personne n'a tranché, mais pour Michel-Ange, sans aucun doute, ce fut le toucher, ce doigt tendu de Dieu vers celui de l'homme au plafond de la chapelle Sixtine à Rome. Dans l'histoire de l'art, ce thème des cinq sens, traditionnel depuis le Moyen Age, est illustré de façon symbolique ou allégorique par un bestiaire foisonnant, étrange ou amusant. L'œil du lynx ou de l'aigle, l'oreille du cerf ou de la taupe, le nez du chien ou du vautour, la gueule du singe ou le bec du faucon, la peau de tortue et les amants enlacés... A la Renaissance, on s'intéresse à l'Homme et les cinq sens sont personnifiés le plus souvent par des femmes ou de jeunes garçons ; les unes comme les autres pouvant être ange ou Satan, porteurs du péché, de délices et de démons. La vanité nous conte cette dualité qui disparaît à la fin du XVIIe siècle et devient célébration des sens, luxuriance des tables et des bouquets de fleurs. Avec le temps, le thème tombe en désuétude, et la nature morte qui était son support principal, est surtout prétexte à des recherches esthétiques. Au XXe siècle finissant et au XXIe siècle, les sens sont largement sollicités, installations visuelles et sonores, jardins de parfums, musées du vin, recherches de saveurs antiques... Mais quand donc donnera-t-on une couleur aux sens ? Héliane Bernard, Rédactrice en chef de Dada