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Résumé
Depuis les années 1990, de plus en plus d'États connaissent une transformation majeure de leur système de comptabilité : ils passent d'une comptabilité publique spécifique destinée à contrôler la régularité de l'emploi des fonds publics à une comptabilité privée d'entreprise, permettant d'évaluer un patrimoine et de calculer un résultat. C'est le cas de la France depuis le 1er janvier 2006. Cet ouvrage analyse le nouveau dispositif comptable de l'État français et le contexte dans lequel ce dispositif se déploie, en partie via le Nouveau management public. Mais quelles sont les conséquences de l'intégration de la rationalité économique au sein de l'État ? Que penser, par exemple, des choix de ne pas valoriser l'éducation, la recherche, la santé comme des investissements mais de les considérer comme des charges ? En s'appuyant sur le cas de l'enseignement supérieur et de la recherche, Corine Eyraud montre à quel point ces transformations se posent en termes de perte de spécificités du secteur public. Et, même si la France - contrairement à la Grande-Bretagne par exemple - ne connaît pas encore une remise en cause profonde de son secteur public, l'esprit d'un « capitalisme néolibéral » pénètre ce secteur, et des pratiques de prédation sont déjà en place au service d'intérêts privés. Dans une analyse claire et rigoureuse, l'auteur montre que nous faisons face à une nouvelle configuration acteurs privés-publics. Elle souligne la nécessité de penser ensemble les transformations de l'État et celles du capitalisme pour mieux en appréhender les enjeux, et appelle à l'émancipation de l'État.