Artifices

Superbe, une écriture qui ne me laisse absolument pas indifférente, j’aime l’émotion, le stress et parfois même l’urgence qui ressort de la plume de Claire Berest. Une histoire comme j’aime les savourer des personnages bruts, pas de fioritures, juste de l’essentiel et une histoire folle mais triste ou belle, à chacun de voir… Une histoire qui semble noire, compliquée, pour au final ressentir une douceur de sentiments que je ne n’attendais pas. Bref, encore une belle surprise avec Claire Berest, cette année 2023 (grâce à de formidables conseils ici même) j’ai découvert les sœurs Berest et quelle superbe trouvaille, chaque livre est une nouvelle ouverture sur un monde que l’on découvre soigneusement et qui nous laisse un doux plaisir et une hâte d’y revenir.

Dans ce roman habilement construit on découvre un flic suspendu de ses fonctions, Abel Bac, sa collègue Camille qui ne le lâche pas et le force réagir, Elsa sa voisine du dessus qui lui tombe dessus un jour et le poursuit constamment et enfin Mila, une artiste performeuse qui vit dans l’anonymat le plus complet. Un cheval est introduit dans un musée parisien, puis un autre musée est également investi et finalement un troisième aussi dans lequel de véritables morceaux humains participent à la mise en scène. Abel enquête en secret sur cette affaire, des éléments lui paraissent familiers. Et petit à petit on remonte dans son passé et dans celui de Mila. Tout cela sur fond d’art contemporain, on passe des tableaux de Munch à une fable de La Fontaine. C’est déroutant car il y des fausses pistes, mais en même temps addictif car on veut comprendre ce qu’il se passe et connaître le lien qui existe entre ces personnages. C’est un roman sombre qui ne laisse pas indifférent. J’ai beaucoup aimé.

La quatrième de couverture dévoile les grandes lignes de ce roman qui m’a emportée. Une belle découverte. Claire Berest nous entraîne dans une intrigue où les tiroirs s’ouvrent très lentement. Un roman très bien construit. Rien n’est laissé au hasard. Passé et présent sont judicieusement mélangés. Les personnages sont attachants, chacun dans son histoire. Le récit est addictif et très bien porté par son appui sur l’art contemporain, la littérature et notamment une fable de La Fontaine. La performance de Marina Abramović est le point d’encrage d’une drôle d’histoire. Un roman captivant.

J’adore l’écriture franche et fluide de Claire Berest, d’abord découverte avec Rien n’est noir. Ce roman est extrêmement bien ficelé, et haletant. Une artiste anonyme de renom crée des œuvres dans divers lieux culturels parisiens, un cheval blanc entré comme par magie une nuit à Beaubourg, des loups empaillés mis en scène en train de festoyer au musée de la chasse… autant de « tableaux » qui font ressurgir de durs souvenirs pour Abel, un flic suspendu à cause d’une délation anonyme. L’enquête commence alors pour ce protagoniste singulier et renfermé. Les personnages sont très bien construits, on ressent leur traumatismes et leurs psychés. C’est le gros plus de ce roman d’après moi. BRAVO ! Je recommande !

Les personnages... Ils sont indéniablement le point fort de ce livre pour une raison : ils sont humains. Avec leur psyché, leurs qualités et leurs défauts, on les reconnaît aisément comme des gens qu'on connaît ou qu'on a croisé. Des gens que nous sommes heureux de revoir, d'en apprendre plus sur eux et de voire évoluer. Et qui n'aimerait pas connaître intimement un héros de roman, tragique ou non?