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Résumé
Écrans de cinéma [des écrans du pouvoir au pouvoir des écrans] Dans la « dramatique aventure de la lumière », l'écran déploie plusieurs facettes. Il masque ou émet, il intercepte ou reflète. Mais il a toujours la propriété, à lui seul réservée, de faire apparaître une image en mouvement. Les pouvoirs de l'écran enchâssé, « petit » écran inclus dans le grand, sont en premier lieu ceux du dispositif cinématographique lui-même, du poste de télévision ou du miroir (ce numéro hors-série de la revue CIRCAV accorde une large place aux films de Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet, Jean Cocteau ou Michelangelo Antonioni). Toutefois, en ce début de XXIe siècle, ces pouvoirs caractérisent aussi tous les appareils de la plus récente modernité, qu'il s'agisse des caméscopes du found-footage, ou des smartphones qui imposent leurs cadres, affectant profondément les idées-formes qu'ils contribuent à faire émerger sur la surface. Ce sont tout autant la nature du spectacle cinématographique que notre rapport au monde qui se trouvent dès lors profondément modifiés dans quelques-uns des films récents pris ici en compte. Mais en se multipliant, les écrans deviennent intrusifs. Leur présence insistante est presque impossible à esquiver. Ils se confondent même en certains cas avec l'appareil de prise de vue. Ces écrans du pouvoir, politique ou médiatique, sont au coeur même d'oeuvres capables de les questionner, notamment celles de Guy Debord ou de Federico Fellini - parmi d'autres évoquées ici.