Les Féeries d'Eshad

J'ai pu voir que le livre était vendu comme un mixte entre Hunger Games, Grisha et Stranger Things... Il n'y a pas de vrai tournoi donc si vous comptiez l'acheter pour cette raison, passez votre chemin. Grisha est très axé sauvetage du monde et chosen one, ce n'est pas exactement le cas ici... Stranger Things se rapproche un peu plus, mais seulement sur certains points en plus du côté assez surnaturel he dirais ? J'ai eu de la chance, je ne m'attendais à rien en commençant ce roman acheté sur un coup de tête. De ce fait, la lecture a été agréable en dépit de quelques maladresses, je dirais. Je ne sais pas si c'est la traduction, le souci ou la correction qui a malencontreusement laissé passer des coquilles, mais à plusieurs reprises, il manque des mots. La tournure des phrases est parfois à revoir. C'est dommage, j'ai été sortie de l'histoire plusieurs fois pour cette raison. Le worldbuinding est peu développé, on a cette impression que certaines choses sont flous surtout dans la deuxième partie du livre. Les créatures souvent citées ne sont jamais décrites. J'ai envie de dire en 400 pages, c'était difficile. Cela dit un chat-furet me donne juste une impression de sournoiserie. Je n'imagine pas du tout une créature. Néanmoins, les explications des en-têtes ont été très utiles pour l'immersion et ça, c'est bien jouer. La fantasy est peu présente. J'ai même plutôt pensé à du surnaturel. Aussi, les émotions sont souvent dites, mais très peu montrer surtout concernant Azaria. C'est quelque chose à retravailler, je pense. Néanmoins, j'ai passé un moment sympathique. L'écriture inclusive que je pensais difficile à lire au départ est finalement passée toute seule. J'ai appris des mots en même temps. Concernant les personnages, j'ai bien apprécié Yanaël (très joli prénom), le personnage non-binaire du récit qui était malheureusement un peu effacé.e c'est dommage, j'aurais aimé en savoir plus sur lia. Arazia (très joli prénom x2) une femme à barbe, est très débrouillarde et pense très fort à celleux qui l'entoure. Théo et Ernst sont mes deux préférés. Leur complicité avec Arazia est vraiment jolie. Ce petit groupe était d'ailleurs bien développé et j'ai apprécié les suivre tout au long de l'histoire. Le Porteur m'a cependant profondément tapé sur le système. La raison de sa colère me paraît assez injustifiée peut-être est-ce la tournure des émotions / de l'histoire, qui me donne cette impression ? Je sais bien que le vécu du porteur n'y est pas pour rien. Toutefois je pense que les auteurices auraient dû un peu plus creuser le personnage, car il parait un peu fade et plat ? En dépit de ces quelques points, l'histoire est assez originale, j'ai grandement apprécié, cependant si la première partie du livre m'a convaincu, la deuxième partie m'a laissé quelque peu sceptique. Le rythme était trop rapide. Les retournements de situation sont nombreux et s'enchaînent trop vite. Résultat, à la fin du livre, je me pose encore des questions... Ce livre est très centré sur l'acceptation de la différence, que ça soit par la culture, les traditions ou encore la définition de soi. Il pointe du doigt l'appropriation de choses par ceux qui asservissent qui appartiennent aux asservis. Des colonisateurs en gros. Le parallèle entre l'histoire et le colonialisme est assez fort je trouve.

La mémoire d’Arazia a été effacée il y a de nombreuses années. Elle ignore donc d’où elle vient, si elle a une famille qui l’attend quelque part. Sa seule certitude : elle travaille dans un cirque et est traitée comme une bête de foire à cause de sa barbe. Lorsque son plan d’évasion échoue, elle est envoyée avec ses amis au manoir des Harringwood afin de participer aux fééries d’Eshad, un dangereux tournoi. À la clé pour le vainqueur : la liberté. J’attendais beaucoup de cette lecture, et malheureusement, j’en ressors mitigée. Je n’irai pas juqu’à dire que j’ai détesté, néanmoins, certaines choses m’ont déçue. Tout d’abord, j’ai eu du mal avec les personnages, impossible de m’attacher à qui que ce soit. Pire, en dehors d’un profond ennui, ils ne m’ont rien fait ressentir. L’héroïne ne m’a pas marquée (ras-la-casquette de ces demoiselles exceptionnelles malgré elles et destinées à sauver le monde) et les rôles secondaires n’étaient pas développés. Ensuite, les révélations/rebondissements ne m’ont pas surprise. Pour ce qui est des points positifs, j’ai apprécié l’intrigue, l’univers, les enjeux et les complots (le tout manquait de profondeur mais c’est quand même ça de pris). Dommage que ça n’ait pas suffi, je suis clairement passée à côté de ce one-shot.

Cindy Van Wilder Zanetti, auteurice non-binaire, nous propose avec Les fééries d'Eshad un roman à l'écriture inclusive grâce au personnage de Yanaël qui est aussi non-binaire. Ça a été une première expérience de lecture pour moi, un peu surprenant au début, mais on s'y fait facilement (quand je vois les gens critiquer le fait que le lecteur ne soit pas averti en 4ᵉ de couverture, je ronge un peu mon frein, il faut prévenir les gens maintenant ? On les voit moins râler pour les TW de la dark romance... Bref.). Faire d'une femme à barbe le personnage principal est assez rafraichissant. On n'en croise jamais et c'était original et novateur. Les extraits de journaux et messages en début de chapitre donnaient une impression d'immersion supplémentaire dans l'univers. J'ai bien aimé les "Autres" qui me donnait une impression lovecraftienne (je n'ai pas pu me détacher de Cthulhu pour Disaris). Cependant, je suis restée sur ma faim. Au final, il n'y a pas eu de tournoi, fait un peu décevant quand c'est le titre et la promesse du roman. L'intrigue n'exploite pas cet événement et préfère se diriger vers la politique et les conflits qui opposent les Esharis aux Arcanes ainsi que leur origine. Plusieurs éléments sont abordés, de bonnes idées sont lancées, mais rien n'est traité en profondeur. J'aurais voulu en savoir un peu plus sur les chimères et leurs origines. La créativité dans les créatures est un peu décevante. J'ai trouvé ça assez limité de prendre deux animaux au hasard (guépard-gazelle, chat-furet…), de mettre un tiret et d'en faire tout un univers. La comparaison marketing faite à Hunger Games, Stranger Things et Grisha est malvenue. Pas de réel tournoi à la Hunger Game, un simili d'horreur à la Stranger Things et un peu de magie à la Grisha, c'est trop léger. Aussi, mon côté tatillon ressort, mais il y avait des imperfections dans la mise en page : les chapitres commencent rarement en belle page et j'ai remarqué 2/3 espaces en trop.

https://fantasybooksaddict.blogspot.com/2024/02/les-feeries-deshad-cindy-van-wilder.html Le résumé m'a tout de suite tenté et je dois dire que l'univers m'a embarqué dès les premières pages. Ceci est certainement dû au mystère qui s'en dégage. En effet, l'autrice a su instaurer avec talent un suspense qui a su me tenir en haleine de bout en bout. Néanmoins, l'intrigue n'a pas su me convaincre totalement car étant donné qu'il s'agit d'un one-shot, il fallait que l'histoire tienne en 400 pages et malheureusement, cela se ressent. Certaines scènes qui apportaient l'action comme celles relatives au tournoi des fééries d'Eshad auraient mérité davantage de développement. De plus, les "Autres" ainsi que le conflit entre les Arcanes et les Esharis auraient également pu être approfondis. En effet, ces aspects m'ont laissé un goût de trop peu, dommage... Concernant les personnages, l'équipe que forme Théo, Yanaël, Esnst et Arazia m'a beaucoup plu. Ils sont très différents les uns des autres ainsi que d'autres héros qu'on peut voir en littérature, puisqu'on découvre une femme à barbe par exemple (cela m'a fait penser à Lettie dans The greatest showman à cause du contexte), ou des personnages non genrés. J'ai apprécié que l'autrice sorte des codes avec ces choix-là. J'ai juste trouvé regrettable qu'Arazia soit passive malgré son potentiel avéré. J'ai eu la sensation que sa perte de mémoire lui avait ôté toute combativité... Pour conclure, ce one-shot avait du potentiel et bien que les pages se tournent à toute vitesse grâce au suspense créé, je ressors mitigée de cette lecture ! Peut-être plaira-t-elle à d'autres que moi ?

Une aventure sympathique qui est avant tout une histoire d'amitié, agrémentée de touches de magie et de créatures fantastiques. J'aurais aimé un parti pris plus flagrant, et voir l'autrice explorer avec plus de prodondeur son intrigue et les séquences surnaturelles. Mais ça reste un récit agréable qui se lit facilement.