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Résumé
A la différence de nombreuses autres villes, Dijon n'a eu, pendant longtemps, qu'un seul hôpital important. L'établissement, fondé en 1204, a eu une histoire complexe, parfois conflictuelle. Ce livre présente l'hôpital à l'époque de son premier épanouissement, dû à une gestion efficace et rigoureuse, au XVIIIe siècle. Un hôpital ancien est toujours le reflet de la ville qui l'abrite. A Dijon, l'affirmation se confirme. L'administration est aux mains de ceux qui dominent la ville, Parlementaires, Officiers du Roi, Corps de Ville. C'est aussi parmi eux que se rencontrent les plus généreux des donateurs dont les largesses ne fléchissent guère au temps des Lumières. Ils appliquent une politique patrimoniale avisée, fondée sur l'achat de terres, qui permettra à l'hôpital de profiter des hauts prix agricoles à la fin du XVIIIe siècle. Autres acteurs, les hospitalisés du XVIIIe siècle sont les premiers que l'on peut connaître, grâce aux plus anciens registres d'entrée conservés. Nourrissons, enfants abandonnés, passants, vieillards, malades, incurables, trouvent refuge dans les bâtiments nouvellement construits, à l'allure de château. Face à tant de besoins, l'hôpital n'augmente pas sa capacité ; il continue à accueillir surtout les Dijonnais pauvres mais non misérables, et ceux qui sont venus travailler dans la ville, les servantes et domestiques, les maçons, charpentiers et autres ouvriers du bâtiment d'Auvergne ou de la Marche limousine. Grâce aux règlements et aux délibérations administratives, l'auteur restitue les modes de vie à l'intérieur de l'institution. Les conditions matérielles (nourriture, vêtements, traitements médicaux, cadre de vie) sont décrites, avant d'en venir aux conduites que l'on attend ou que l'on exige des pauvres et aux résistances qu'ils opposent. Si l'époque des Lumières ne semble pas apporter de grands changements sous cet angle à Dijon, du moins voit-on poindre des innovations et des progrès en faveur des malades. L'hôpital est objet de fierté pour la ville ; sa monumentalité aux portes de Dijon en témoigne ; on le montre aux voyageurs. Ce livre se propose de compléter le rapide et élogieux tableau qui en ressort, et surtout de comprendre par quels moyens et grâce à quels concours le Grand Hôpital de Dijon a pu mériter ce titre que l'on commence à lui donner au temps de Louis XV.