Les grandes espérances

Merci à toi, Dickens. Je pensais ne jamais retrouver la puissance de Victor Hugo, mais ça c'était avant de tomber sur ce magnifique pavé. Je ne sais pas pour vous, mais c'est d'abord le titre qui m'a conduit vers cette lecture : Il m'obsédait... Dickens est un maître absolu en matière de développement des personnages et toute l'intrigue m'a tenue en haleine.

Très belle lecture racontant la vie et les espérances d'un jeune Pip, garçon sans situation, qui se voit offrir la possibilité de devenir quelqu'un dans la société anglaise. Le récit d'une vie où l'ont a pu rencontrer un grand nombre de personnages parfois attachants, parfois haïssables, parfois un peu des deux. J'ai été particulièrement touché par le doux Jo avec qui Pip a une relation tellement adorable. L'écriture de Charles Dickens est très agréable à lire et l'histoire vraiment prenante.

Dans la grande veine des romans 19eme, Dickens ne fait pas exception : à la fois fresque sociale de son temps et aventure morale et psychologique (un peu trop foisonnante à certains moments d'ailleurs), Les Grandes Espérances prend une teinte sombre dès le début, et ne s'en départira jamais, sans pour autant sombrer dans le misérabilisme. La belle méthode qui consiste à amorcer plusieurs fusils de Tchekov des centaines de pages à l'avance, à travers une galerie de personnages simplement entraperçus, rend la dernière partie didactique et surprenante.

« Les grandes espérances » est autant une leçon de vie qu’un roman que l’on peut prendre plaisir à lire. On y suit l’aventure d’un homme qui en veux toujours plus, mais à quel prix ? Tout le roman traite du sujet universel des envies de chacun, et la manière dont nous sommes prêts à les obtenir et ce qu’elle peuvent nous coûter. Et bien qu’il s’agisse de littérature classique, il est très aisé de le lire.

Magnifique