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Résumé
La biographie d'Aimé Pallière permet de peindre la fresque des relations judéo-chrétiennes en France pendant un siècle : 1850-1950 - et apporte par là même une contribution majeure à ce dialogue. Catholique moderniste et dreyfusard, Pallière oeuvre dans le judaïsme sans jamais se convertir. Il est convaincu que le «noachisme», selon l'enseignement du rabbin kabbaliste Elie Benamozegh (1822-1900), est la religion de l'avenir : les Juifs en seront les prêtres et les laïcs des autres monothéismes, les fidèles. Pour ce faire, il se donne comme mission de faire redécouvrir leur religion aux israélites français afin de reconstituer le peuple hébreu. Il réforme le judaïsme en participant à la création de l'Union libérale israélite et devient même prédicateur à la synagogue de la rue Copernic, à Paris. Le sionisme faisant, selon lui, partie du «judaïsme intégral», il tente de rendre sionistes les jeunes Juifs de France et du monde entier en dirigeant, de 1926 à 1935, l'Union universelle de la jeunesse juive (UUJJ). Le peuple hébreu reconstitué, il faut acheter sa terre et, dans ce but, il dirige aux mêmes dates le Fonds national juif (KKL). Cette action s'accompagne d'un tissu de relations avec les rabbins et les religieux catholiques et protestants, Pallière servant de pont entre ces confessions en Europe comme aux États-Unis. Cet ouvrage révèle à quel point le dialogue entre les religions était engagé avant que la Shoah ne vienne tout dévaster.