Le dernier étage du monde

Un génie des algorithmes, Victor Laplace, se fait embaucher dans la boîte de conseil qui a poussé son père au suicide. Il met en place une vengeance sur trois ans. Victor Laplace devient Victor Newman pour une ascension fulgurante vers le dernier étage du monde. C'est un récit prenant dans l'univers inconnu des plus grandes richesses. Le style souligne la novlangue de ce monde entrepreneurial et l'intrigue est parfaite ! Novateur ! Si vous avez aimé le début du film Un Homme d'exception où les rapports humains sont traduits en termes mathématiques. Si vous avez aimé la psychologie de Fight club. Pour moi, c'est un chef-d'œuvre à découvrir. ***** Citations : "La solitude affûte votre regard mais, en contrepartie, vous efface de celui des autres. Vous devenez un spectateur lucide, mais un acteur médiocre. En un rien de temps, un fossé infranchissable se creuse entre le devant de la scène et vous." "Ressasser les mêmes opinions, sur les mêmes thèmes, assis à la même place, en mangeant les mêmes plats... c'est ainsi que la vieillesse opère. Si vous n'y faites pas attention, cette saleté vous fige pour l'éternité dans l'ordinaire, comme une nature morte." "Si huit milliards d'êtres humains vivaient comme des Occidentaux, il faudrait cinq planètes comme la nôtre." "Votre valeur agit sur les gens comme la masse d'un astre sur l'univers : elle déforme l'espace-temps, détermine la façon dont les corps se comportent et interagissent à proximité de vous." "La compétition n'en finit jamais, il y a toujours un étage supérieur à conquérir et ceux de l'étage inférieur qui veulent votre place, alors vous gaspillez inlassablement du temps supplémentaire, là où il en reste encore. Vous pouvez toujours ralentir, les autres s'empresseront de vous disqualifier. Dilemme du prisonnier." "Un algorithme ne vous abandonne jamais pour un meilleur salaire, ne part pas en vacances ni en année sabbatique, ne vend jamais ses secrets à la concurrence, ne dort pas la nuit, n'a aucune stratégie ni désir caché."

Un chef d’œuvre qui n’est pas sans rappeler les illusions perdues, version 2.0, à la fois cynique, cinglant, et toujours très juste. Le roman nous plonge dans l’univers des consultants et des toutes dernières avancées technologiques, mais surtout dans notre époque et ses travers. Le protagoniste en quête de revanche court-il à sa propre perte ? L’intrigue est haletante, très bien construite et portée par des personnages plus vrais que nature. Un coup de cœur pour ce roman moderne et éclairant.

Le dernier étage du monde est un livre qu’on ne saurait classer, qui ne rentre dans aucune case du genre. Victor est un homme fragmenté par ses démons, par le deuil de son père, il n’aspire qu’à une seule chose : se venger. Victor est un homme qu’on peut autant détester qu’apprécié par sa capacité à réfléchir, mais aussi pour les chemins qu’il finit par prendre. Bruno Markov par son premier roman va nous démontrer une prouesse d’écriture, un condensé de dialogues et de situations toutes plus réalistes les unes que les autres. C’est un livre très enrichissant tout d’abord par la multitude d’informations que contient ce bouquin sur la technologie. C’est une critique acerbe de la société d’aujourd’hui et de cette quête incessante de succès. C’est un monde détestable que nous décrit l’auteur, un monde où le paraître semble plus important, plus important que les valeurs et les sentiments. Je crois que c’est un livre qu’il faut mettre entre toutes les mains, malgré que ça soit une fiction, l’analyse apporte une réflexion intéressante et sujette à de nombreuses remises en question face à la nouvelle technologie. Et pour finir, je n’aimerais pas être au dernier étage du monde, le temps semble si obscur et froid tout là-haut.

L’auteur est un ancien consultant ; on sent le vécu malgré la caricature Un récit avec un peu trop de coucheries avec des filles. Et un moralisme assez simple : les méchants ( les chefs et les puissants corrompus) et les gentils ( ce héros qui parle à la première personne et qui croit en l’homme ; qui veut venger son père ) Plaira aux consultants et aux idéalistes.

Très profond, remarquablement écrit et ce qu il faut de noir. Français