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Résumé
Sur la toile ou la matière à sculpter, il faut accrocher l'instant, figer la mouvance de la ligne, museler les formes, plaquer l'attitude, tout en donnant l'illusion du mouvement. Un chat endormi n'est-il pas balloté par ses rêves ? Ses yeux tournent dans leur orbite, clignotent, sa queue remue, dessine dans l'espace des points d'interrogation, son corps est traversé de soubresauts, vifs, électriques. Il est plus reposant de peindre Bastet, Freya, et toute autre divinité statufiée à laquelle le chat est lié. Jamais identique d'un instant à l'autre, le chat ne pouvant être observé dans son intégralité tant il est « ondoyant et divers » pour reprendre Montaigne au sujet de l'être humain, est une énigme. L'artiste, dans son bonheur de créer, souffre pour atteindre ce qu'il voudrait être parfait, à l'image du chat. Outre la forme, il faut introduire la couleur, appliquer l'homochromie ou bien distribuer les ombres, les nuances, les reflets. La robe féline, éclaboussée par la lumière, léchée par le soleil, avec ses mille et une teintes, ses couleurs précises chez le chat de race, avec ses motifs allant des rayures aux mouchetures, inattendues et multiples chez le chat de gouttière, exige une grande maîtrise. Le pinceau sculpte le poil, fourrure longue, courte, mi-longue, ou bien simple duvet. La précision est au millimètre près.