Runborn. Vol. 1. Tyr

Ça y est, j'ai enfin terminé mon premier Ariel Holzl ! Cela fait des années que j'avais envie de découvrir son univers et sa plume et je suis heureuse d'avoir commencé par celui-ci parce que j'ai été... COMPLÈTEMENT EMBARQUÉE. Faut savoir que la mythologie est sûrement l'une des thématiques qui titillent le plus ma curiosité. Alors, lorsque j'ai vu ce titre au programme de chez Gulf Stream (une maison d'édition que j'adore tout particulièrement), je ne pouvais pas passer à côté. Oui, parce que ça parle de mythologie nordique, au fait. De jeunes qui sont nés avec une rune gravée sur un endroit de leur corps : Tyr, Hel et Bragi. Malheureusement, leur vie vole en éclats lorsque la Volva du village – une sorte de chaman – leur apprend la vérité sur l'origine de leur marque. Il s'agit de littérature jeunesse – Young-Adult –, mais l'histoire et les péripéties ne ménagent pas le lecteur. L'auteur n'hésite pas à malmener ses personnages (et nous au passage haha) en les poussant jusqu'au bout et en les jetant dans des situations qui paraissent insurmontables. Selon moi, le point fort de ce récit n'est pas les personnages (j'ai eu un peu de mal avec Tyr et son évolution), mais l'ambiance et la tension qui s'en dégage. Ariel a une plume précise et très riche et décrit les scènes avec de nombreux détails – pas seulement visuels, mais aussi olfactifs et sonores – qui nous permet, tout en lisant, de visualiser la scène avec précision. Dans cet univers, le Ragnarök a eu lieu et les Dieux ont tous disparus. Leur constant besoin de se mêler des affaires des Hommes est donc un peu édulcoré dans le récit, mais leur ombre et leur influence ont toujours un impact sur le Destin des mortels. Si certains peuplent vénèrent encore ces "anciens" Dieux, d'autres commencent à se tourner vers une nouvelle religion monothéiste. Ce clivage va avoir une portée importante dans le récit et sûrement encore plus dans la suite. À la fin de ce premier tome, de nombreuses questions restent encore sans réponses. La deuxième tome est attendu en fin d'année, j'ai tellement hâte ! À découvrir sans modération dès 14 ans.

Histoire pleine d’aventures et de rebondissements ! Il me tarde de lire la suite !!

Ariel Holzl, connu notamment grâce à sa série "Les royaumes immobiles" revient en 2024 avec deux romans de fantasy : l'un étant plutôt axé sur une romance royale, l'autre axé sur une quête dans un univers de mythologie nordique. C'est ce dernier que j'ai eu le plaisir d'écouter en livre audio. L'histoire débute alors que nous suivons Tyr (le héros principal de ce roman) et ses acolytes Hel et Bragi. Tous les trois vivent dans un village isolé, duquel ils ne sont jamais sortis. Alors qu'ils tentent d'abattre un splendide cerf, d'autres jeunes gens du village tentent de leur voler leur butin ce qui amène à une bagarre dans laquelle Hel sera blessée. En bon gentleman nordique, Tyr en vient aux mains et c'est ainsi qu'il se découvre une force surhumaine. De fil en aiguille et grâce à l'aide de la prêtresse de leur village, Hel, Bragi et Tyr découvrent qu'ils sont chacun porteurs des pouvoirs d'un dieu nordique, à la suite d'un plan organisé par Asgard afin de ressusciter les dieux ayant tous péris lors du Ragnarok. Mais pour ça, il faut retrouver d'autres porteurs de pouvoirs et c'est ainsi que leur quête débute et qu'ils quittent leur petit village .... Comme le laisse deviner le titre du roman, ce premier opus est centré sur Thyr et sur les obstacles qu’il va devoir affronter. Ariel Holzl nous livre ici un récit sombre, sanglant à la hauteur de la mythologie nordique, avec une plume fluide, addictive et intelligente. Les descriptions sont nombreuses et précises nous permettant de mieux nous imprégner de ce monde et ses paysages mais également (et malheureusement ?) de mieux imaginer les abominables créatures et ou blessures qui vont joncher le parcours de notre héros. Si votre imagination est foisonnante, n’en doutez pas, les descriptions vont bien l’alimenter ! Tyr n’a aucun répit puisque l’auteur le fait aller d’obstacles en obstacles, de rencontres en rencontres, ce qui tient le lecteur en haleine, voulant toujours en savoir plus sur ce qui va lui arriver et comment il va s’en sortir ! La lecture de ce roman en livre audio était agréable grâce à la narratrice qui a une voix agréable et évidemment car on sent les différentes fluctuations de timbre, ton, voix afin de différencier chaque personnage (voix nasillarde, aiguë ou encore lente et monotone selon les personnages). Le seul hic est qu’on peut parfois oublier la signification des mots nordiques et que, sans l’avoir écrit sous les yeux, il est difficile de faire une recherche rapide. Petit plus de ce roman : sans connaître la mythologie ou culture nordique, le lecteur pourra en apprendre plus car l’auteur, à travers certains pouvoirs (dont un en particulier) et les rencontres avec des personnages qui vont expliquer bien des choses à Tyr, nous dispense de nombreuses informations !

D’Ariel Holzl, j’avais tenté de lire Les sœurs Carmine à l’époque, mais le ton du premier roman ne m’avait pas du tout convenu sans que je n’ai rien d’objectif à lui reprocher, c’était juste pas pour moi. Mais quand le monsieur revient avec un roman épique qui puise son inspiration dans la mythologie nordique, évidemment que ça m’intéresse !! Tyr, Bragi et Hel mènent une vie à peu près calme dans leur petit village malgré leur statut de paria, car ils ont chacun une mystérieuse rune quelque part sur le corps qui cache de curieux pouvoirs, ho les gros nazes. Les évènements vont s’emballer quand la volvà (la vieille sorcière bizarre du coin) va leur révéler le rôle de leur héritage : 200 ans après le Ragnarök, quelque-chose a merdé, et des promesses n’ont pas été tenues. Pour faire revenir les dieux et reboot le bordel, il faut rassembler les 24 runes qui symbolisent les anciens dieux, par la force si nécessaire. C’est sans compter sur les adeptes du dieu unique qui débarquent un beau jour pour taper du païen. Le début de l’histoire m’a fait un peu peur par son côté convenu, les trois copains du village qui se font bully par les gros cons, après y’a la vieille mentor mystérieuse qui les lance sur une quête avec un timing impeccable et « il faut trouver les 24 pokémons… euh… boules de cristal… euh… runes… partons à l’aventure ! ». Oké le YA fantasy cours élémentaire, merci. Sauf que non, ha ha, pas du tout du tout du tout. Une fois qu’on a donné le premier coup de démarreur, le Ariel il décolle, et on l’arrête plus. L’histoire de Tyr passe son temps à rebondir dans des coins où on l’attendait pas, à foncer à 100 à l’heure et se permet une ellipse de 2 ans au milieu parce qu’ON A PAS LE TEMPS, HO ! Mais en vrai ça passe nickel. L’auteur exploite à fond la mythologie nordique et rajoute sa couche perso par-dessus pour nous offrir un univers riche et profond. On est donc 200 ans après le Ragnarök et les gens on un peu oublié les dieux, il reste des vieux piliers gravé mais on sait pas trop ce qu’ils représentent alors on leur donne des petits noms rigolos. Au fur et à mesure, et de manière assez digeste pour un truc de cette densité, on réapprend les bases et on visite déjà des lieux fort emblématiques de la tradition scandinave, avec de vrais scènes grandioses et démesurées. Attendez de croiser Mjöllnir, vous verrez ça fait son petit effet. A l’image d’un L’ombre des dieux de ce bon vieux John Gwynne, on découvre un monde nouveau après la grande bataille et c’est fascinant à parcourir, souvent démesuré et impressionnant, mais je suis peut-être pas objectif vu que j’aime déjà beaucoup cette mythologie. J’ai adoré suivre le point de vue unique de Tyr tout le long de ce bouquin, c’est un jeune héros assez froid et stoïque, et pour une bonne raison, il est pas épargné par le destin mais s’accroche à ce qui lui reste. Il est malgré tout très attachant et fort, et sera entouré de toute une galerie de personnages qui va évoluer au fil des différentes phases de son épopée. On va changer plusieurs fois d’ambiance, de problématiques et de péripéties, et dans la dernière grosse partie du bouquin j’étais vraiment à fond dans les conflits de clans (ha ha ha j’en dis pas plus, chuuuuut). Gulf stream présente ça en Young Adult et plus précisément « 15 ans et plus » d’après leur site, et effectivement ça peut convenir à des vieux adolescents, mais aussi à des jeunes vieux de 40 ans comme moi. Les thématiques classiques du YA qui peuvent parfois faire fuir des lecteurices expérimenté.e.s sont finalement pas très présentes une fois qu’on a passé le début, on a simplement un bon bouquin de fantasy d’inspiration nordique qui envoie du rythme et des grosses patates littéraires dans la tronche. Tout ça est enrobé dans une édition reliée avec jaspage noir qui m’a d’abord surpris par sa couverture semi-souple, c’est pas tout à fait du hardback, on peut appeler ça du mouback ? Je sais pas, mais au final j’aime assez, c’est rigolo. Riche, rythmé et attachant, ce premier tome de Runbørn est une excellente surprise. J’ai très hâte de découvrir ce que nous réserve le second tome qui sortira cet automne, avec apparemment un jeu de perspective qui promet de très belles choses.