Alex Rider. Vol. 10. Roulette russe

Un coup de cœur ; il va me rester à l’esprit un moment.  Un tome de la saga Alex Rider qui ne se concentre pas sur celui-ci. Je ne m'y attendais pas. Pourtant, cette plongée dans la vie de Yassen me plaît. La partie de l'intrigue appartenant au présent se déroule entre les tomes 1 et 2, mais la majorité de l'histoire est issue du journal intime du russe.  Après le final du tome précédent, cette “pause” avec ce qui peut être vu comme un spin-off est totalement inattendu. Pourtant, j’ai tout de suite été emballée. Je me souviens m’être questionnée à la fin du tome 9 ; Que pourrait-il bien se passer dans les 2 (3 si on compte le dernier volume non traduit en VF) épisodes restants ? La série aurait pu se terminer là, mais je suis heureuse que l’auteur m’offre l’opportunité de découvrir davantage ce personnage secondaire si captivant. Une lecture captivante. D'autant plus que ce personnage est, pour moi, source de mystère depuis le début de la saga. Yassen n’est pas vraiment le méchant s’opposant à Alex. Il n’est que l’un des instruments utilisé par le véritable ennemi qu’est Scorpia. Il n’a clairement pas eu une vie facile. Il n’a pas eu beaucoup de choix, si ce n’est vivre ou mourir. Son existence l’a conditionné à devenir ce qu’il est et j’ai trouvé passionnant de suivre son évolution. Je ne saurais dire si je termine avec un sentiment de compassion pour cet assassin professionnel mais désormais, je comprends pourquoi il est ce qu’il est. Finalement, son vécu colle à ce que je m’étais imaginé globalement de lui. Image renforcée la série TV éponyme. Pour ce tome, je possède la réédition avec les couvertures imagées. Les vieilles covers sont davantage portées sur la symbolique. Celle de mon édition illustre chaque fois (je crois) une scène du roman. En refermant le roman au terme de ma lecture et en revoyant la couverture, j’ai ressenti de nouveau l’intensité de la scène que je vois derrière cette image. Je pense que même quand j’aurais oublié le détail du récit, je me souviendrai qu’il y a quelque chose de fort dans cette illustration. Je trouve ça génial qu’une simple cover me procure autant d’émotions et pas seulement pendant ma lecture, mais aussi longtemps après. Je dois avouer que le “à partir de 10 ans” sur la couverture me gêne un peu. Le roman est assez sombre. Peut-être est-ce la plongée dans la Russie totalitaire qui me fait penser cela mais je verrais plutôt ce roman dans les mains de jeunes collégiens plutôt que d’enfant de primaire. De mémoire, les cours d’Histoire ne m’ont fait prendre conscience de la barbarie humaine qu’au collège. Ici, le récit est tristement réaliste, que ce soit pour les méthodes radicales et expéditives russes, la psychologie d’un homme de pouvoir dans ce genre de pays, etc. Ainsi, il faut, à mon sens, que le lecteur ait des bases en Histoire, en culture générale en amont pour éviter de tomber des nues. Toutefois, j’aurais aimé avoir lu ce genre de roman à l’époque où ce genre de thématique était au programme de mon cursus.  Comme chaque fois, un ouvrage qui semble très documenté. Le décor historique rend le récit immersif même si je serais incapable de donner une époque précise. Tout cela m’a semblé tellement authentique qu'il est probable que cela ait contribué à me plonger intégralement dans l’histoire de Yassen.  Les questions sur ce qui pouvait bien m’attendre dans la suite sont toujours là. Je ne sais pas encore si je vais me jeter dessus comme une morte de faim ou si je vais d’abord m’accorder le temps de mûrir ma lecture. Ce livre est une pépite et il va falloir que je réussisse à laisser Yasha derrière moi.