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Résumé
Jean Garçon (1928-2011) suit avec intuition, à partir du milieu des années 60, les mouvements de son temps, les évolutions de la création contemporaine des Trente Glorieuses, dans le mobilier en acier et dans le graphisme, avec notamment une série de jeux de cartes très singuliers, mais aussi dans le bijou et les objets usuels en plastique. À l'école de Paul Colin où les plans sont tirés au cordeau, il acquiert un sens de l'exécution impeccable de la ligne, qui deviendra son fil d'Ariane : tranchant aérien d'une lame d'acier, trait rigoureux d'une géométrie ludique d'un as de pique ou d'une dame de coeur. Ou encore « bijoux de corps », telle cette fine chaîne d'or ou d'argent tombant de la base du cou au nombril, sans oublier les formes organiques que le plastique thermoformé permet d'obtenir. Son goût, sa formation, ses affinités poussent naturellement Jean Garçon vers le minimalisme. Devant son oeuvre, on ne peut s'empêcher de songer à l'une de ces superbes maximes grecques qui ornent le fronton du temple d'Apollon à Delphes : « Rien de trop ».