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Résumé
Si entre droit criminel et discours psychiatrique, il n'y a pas absorption d'un champ par l'autre ni même fusion des horizons, on n'en constate pas moins un travail d'infiltration de la raison psychiatrique et son émergence de fait dans la raison juridique moderne. Qu'en est-il du droit criminel au moment où la psychiatrie diagnostique souvent chez le contrevenant un sujet dépressif agissant sous l'influence de médicaments désinhibiteurs ? Que reste-t-il de ces notions essentielles - la volonté, l'intention coupable, la conscience - qui le fondaient jusque- là ? Comment imputer des actes à des sujets qui n'en sont plus ? Que vaut sur le plan juridique la concurrence de deux expertises psychiatriques partisanes? La consommation de psychotropes est devenue courante, voire banale, favorisée par la multiplication et les redéfinitions constantes des maladies psychiatriques, catégorisées et répertoriées par le controversé DSM - Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. De ce fait, droit criminel et psychiatrie forment un entrelacs discursif censé déterminer la nature complexe d'un état d'esprit particulier, trancher entre nature intrinsèquement coupable de la conscience individuelle et l'état pathologique avéré par un comportement criminel. L'auteur invite donc les acteurs du droit criminel à élucider les liens unissant soigner et punir, à distinguer le champ de la psychiatrie de celui de la rationalité pénale et à mener à nouveaux frais une réflexion fondamentale sur la doctrine pénale.