Le mouvement de la terre

A l'avant-soir de sa vie, un homme, le narrateur, bat, comme d'autres la campagne, sa mémoire. Les premières images qu'elle offre sont les plus douloureuses : celle d'un fils, assassiné un an plus tôt par des voyous. Insupportable. Comment s'accommoder de cette tragédie ? Le narrateur, homme simple, professeur à la retraite, doit-il à ce jeune mort de refuser si naturellement la vieillesse, qui va venir ? Elle va venir dans le temps qui passe et sur la terre qui va son chemin : «Ce même matin, pour la première fois, je vois, et je sens, le mouvement de la terre. Comme tout le monde, je sais qu'elle tourne, mais j'ai pu vivre ma vie sans en avoir la moindre impression. Et de combien d'autres choses essentielles ?» Justement, les choses essentielles. Le Mouvement de la terre en est le livre. De l'enfance, mille souvenirs surgissent, qui sont la chair et l'esprit mêmes du narrateur enfin révélé. Voici la vie avec ses jeux, ses amours, mille histoires, voici la mort, à l'occasion d'une grave maladie - mais, par bonheur, elle n'abat pas la faux qu'elle a levée -, voici le magnifique pays des Aspres, en Roussillon, que Vincent, le narrateur, décrit, inlassable, remué et subjugué par la beauté, voici Alicia, enfin, la femme, celle qui épouse le mouvement de la terre, titre admirable.