La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Avec Jolie, la fille ! (Actes Sud, 1986), on a pu découvrir un premier aspect de ce talent qui vaut à André Dubus d'être tenu par la critique américaine pour l'un des meilleurs («He is among the best», a-t-on pu lire dans Village Voice). Cette fois, ce ne sont plus des êtres un peu frustes qu'il met en scène, mais des professeurs du Massachusetts, dont certains sont écrivains. Et par trois courts romans (novellas) qui se succèdent et s'enchaînent, il nous livre leur intimité qui est dominée par des interrogations sur la vie, le sexe, la violence, la mort et la foi. Il y a du Tchekhov chez Dubus, il sait donner à une querelle conjugale les accents du tragique existentialiste. Or tout est créé, dans ces histoires - l'argument, le ton, le climat, le rythme -, par le recours à un langage qu'on dirait constamment parlé (mais avec quelle maîtrise dans la secrète construction des scènes). A propos de l'un des romanciers de son livre, Dubus écrit : «Il réfléchit rarement. Il travaille d'instinct, en s'efforçant d'articuler ses intuitions.» La recette est sans doute celle de l'auteur lui-même, l'un des rares, selon un autre critique américain, qui sache d'un mot, d'une ligne, d'une observation, «nous soulever le couvercle du crâne». Hubert Nyssen