Tout au contraire

Du fond du trou infesté de vermine qui lui sert de cellule et d'où il attend d'être conduit en place publique pour y être écartelé, Estienne Barbier invente la lettre qu'il n'écrira jamais à Rosette, l'esclave noire qu'il aida à fuir et qu'il a cherchée en vain, jusqu'aux confins de la colonie, sur sa route vers Monomotapa, la cité mythique, l'Eldorado de l'Afrique. Et lui raconte sa vie. La vie d'un célèbre rebelle, soldat, voyageur, explorateur, bâtisseur, scribe, latiniste, amant... et fieffé menteur. Condamné à mort pour avoir dit la vérité. Natif de la vallée de la Loire, Estienne est arrivé à Cabo, Le Cap, le 31 octobre 1734, accompagné de la mystérieuse mais très présente Jeanne (en passagère clandestine). Et armé de son Cervantes de poche qu'il trimballe comme un curé son bréviaire. A la suite d'aventures dont nous avons toujours deux versions - la fausse (mais l'est-elle vraiment ?) étant toujours la plus charmante - Estienne se retrouve à la tête de fermiers révoltés qu'il emmène à la conquête d'un Monomotapa imaginaire, au cœur de cette Afrique à l'aube de sa beauté, et pourtant déjà balafrée, comme Rosette... Un échec. Un échec que notre héros refuse. Poussé par Jeanne l'Intrépide et ses voix. Estienne-Don Quichotte veut accomplir l'impossible, briser le cercle de la haine, de la vengeance... et des mensonges, quitte à en mourir. En nous laissant un immortel récit.