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Résumé
Rôdeurs des villes et des campagnes, parricides, anarchistes, maquisards corses, membres du grand banditisme... De 1885 à 1939, près de quatre cents têtes roulent dans le panier d'Anatole Deibler, le "bourreau de la République", dont celles de Ravachol, Caserio, Raymond la Science (de la bande à Bonnot), Landru, Gorguloff. Chacune de ces exécutions attire une foule de curieux avides de sensations malsaines. Le guillotineur voudrait détourner le regard, mais il est prisonnier de sa charge. Son quotidien: ligoter, entraver, livrer aux bois de justice des hommes dont la société ne veut plus. À peu de chose près, ses semblables. Fils et petit-fils de bourreau, le jeune Deibler ne se voyait pas perpétuer la tradition familiale. Son destin l'avait rattrapé en 1885: pour la première fois, l'héritier faisait tomber le couperet de la "veuve", comme on surnommait la guillotine. À vingt-six ans, il avait déjà cent têtes à son actif, un nom à porter, une réputation à tenir. Et un lourd fardeau de culpabilité. C'est pour l'alléger qu'il entreprit la rédaction de ses "carnets". D'abord il consignait, au crayon, quelques faits relatifs à la condamnation, glanés dans la presse et auprès des tribunaux d'assises. Puis, le jour venu de l'exécution, il recopiait ces pages à l'encre brune, ajoutant, pour être quitte, quelques observations de son cru sur les derniers instants des suppliciés... Année après année, les pages de l'exécuteur officiel de la République composent un troublant journal intime, fait de sang, de honte, de répulsion et de fascination. Un document unique sur l'univers criminel français de 1885 à 1939, dont la vente publique à l'Hôtel Drouot en février 2003 fit sensation. Gérard A. Jaeger en présente ici pour la première fois des pages choisies, complétées de fac-similés, de photos et de documents inédits.