Hana

Au cœur de l’hiver 1954, Mira, neuf ans, désobéit à sa mère qui, en punition, décide de la priver de dessert. Cette sanction d’apparence ordinaire va venir sauver la jeune fille d’une mort violente et changer à tout jamais le cours de sa vie. Alors qu’elle se retrouve orpheline, Mira doit aller vivre chez son étrange tante, Hana, considérée par beaucoup comme folle. Au fil des jours, Mira soulève le voile de la vie passée de sa tante et, par la même occasion de sa famille, dévoilant ainsi les traumatismes et tragédies de toute une famille. Dans ce récit polyphonique, Alena Mornstajnová déroule le fil de l’Histoire et relate de quelles façons le nazisme est arrivé et s’est imposé en République Tchèque, annihilant, comme dans tant d’autres pays, insidieusement, tout droit au peuple juif. Porté par les voix de deux femmes brisées par la vie, le roman interroge la puissance des liens familiaux et de l’amour, alors que tout s’effondre autour. Avec le personnage d’Hana, véritable figure de résilience, l’autrice aborde le douloureux sujet de la souffrance des déportés survivants et de l’impossibilité à verbaliser l’indicible et l’horreur. Au fil des pages, la mort côtoie la pulsion de vie et la culpabilité se fait la meilleure amie de la souffrance. On comprend alors que ce sont dans les silences que sont échangés les mots les plus importants et que le poids des secrets se fait le plus lourd, laissant place, pourtant, à un avenir moins nuageux, plus prometteur, où la liberté et l’amour pour l’autre sont autant de promesses pour s’émanciper d’un passé qui entrave et enchaîne, bien malgré soi.

Waouh! Quelle belle découverte que ce roman tchèque !! J’ai plongé dans ce roman sans réelle attente que la curiosité de ce best-seller dans son pays, et je n’ai pas été déçue! L’auteure nous plonge dans l’histoire de cette famille tchèque entre 1933 et 1963. Ce roman n’est pas linéaire puisque nous découvrons tout d’abord l’histoire de Mira, 9 ans en 1954 qui se retrouve orpheline brutalement. D’abord hébergée chez une amie de sa mère, Ivana, elle sera ensuite prise en charge par sa tante Hana, peu bavarde, et au physique ingrat. C’est petit à Petit que nous allons remonter le temps et découvrir les épreuves qu’elle a subit tout au long de sa vie, avec notamment la déportation et le terrible camp d’Auschwitz. J’ai apprécié découvrir la vie en Tchécoslovaquie dans cette petite ville de Mezirivi , Mira cette petite fille courageuse malgré les épreuves de la vie. Et Hana que l’on apprend à connaître et à comprendre lorsque l’on découvre son histoire et ce par quoi elle est passée pour en arriver là. Sa force est un exemple, et elle va se reprendre en main et réapprendre à apprécier la vie grâce à Mira, pour Mira, et pour sa famille disparue. Ce n’est pas un énième livre uniquement sur la seconde guerre mondiale et le sort des juifs, qui certes fait partie du roman, mais ce sujet en est seulement une infime partie. Un roman écrit avec douceur pour traiter des sujets douloureux, et je l’avoue j’ai versé ma petite larme.